Yakuza 0 : Director’s Cut

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Graphisme8.4
Animation8.2
Gameplay8.8
Bande-Son9
Intérêt9
8.7

Yakuza 0 : Director’s Cut représente une étape significative pour la franchise Like A Dragon (anciennement connue sous le nom de Yakuza), faisant ses débuts sur la nouvelle console Nintendo Switch 2. Ce titre de lancement se positionne aux côtés d’autres franchises majeures comme Hitman, Street Fighter et Mario Kart World, offrant aux joueurs Nintendo leur première occasion d’explorer cet univers captivant.

Cette préquelle, qui se déroule dans le Japon des années 1980 pendant la période de la bulle économique, constitue un excellent point d’entrée pour les nouveaux venus dans la série, tout en proposant quelques ajouts exclusifs pour cette version Director’s Cut. Partons ou Repartons découvrir les ruelles de Kamurocho et ses environs.

Contexte narratif

L’intrigue de Yakuza 0 se déroule dans deux quartiers distincts du Japon en 1988 : Kamurocho à Tokyo et Sotenbori à Osaka. Dans le contexte économique florissant de cette époque, le clan Tojo cherche à s’enrichir en achetant des propriétés immobilières dans le cadre du projet de revitalisation de Kamurocho. Leurs plans sont cependant entravés par un terrain vague au centre-ville dont le propriétaire demeure inconnu.

Le récit suit deux protagonistes principaux :

Kazuma Kiryu : Jeune membre de la famille Dojima (une branche du clan Tojo), Kiryu se retrouve accusé d’un meurtre lié au mystérieux terrain vague. Sa quête pour prouver son innocence met sa loyauté à rude épreuve, l’obligeant à naviguer dans les méandres politiques complexes du monde yakuza.

Goro Majima : Ancien membre du clan Tojo exilé à Sotenbori, Majima gère le Cabaret Grand en guise de pénitence pour un échec passé. Désireux de réintégrer son ancienne famille, il accepte une mission d’assassinat qui s’avère rapidement plus compliquée que prévu, l’entraînant dans une quête de vérité sur l’identité de sa cible.

Ces deux récits s’entrelacent progressivement pour former une narration cohérente autour du projet immobilier et des enjeux de pouvoir au sein du clan Tojo.

Système de combat

Contrairement aux récentes entrées de la série qui ont adopté un système de combat au tour par tour, Yakuza 0 propose un beat’em all traditionnel où les joueurs affrontent des groupes d’ennemis en temps réel. Le système se distingue par la possibilité pour chaque protagoniste d’alterner entre trois styles de combat distincts :

Pour Kiryu :

  • Style Bastonneur : Équilibré en termes de puissance et d’agilité, idéal pour affronter des adversaires individuels coriaces.
  • Style Rush : Privilégie la vitesse et l’esquive au détriment de la puissance, parfait pour éviter les attaques et contre-attaquer rapidement.
  • Style Beast : Axé sur la force brute et les attaques à zone d’effet, efficace contre les groupes nombreux et permettant d’utiliser des objets environnementaux comme armes.

Pour Majima :

  • Style Thug : Style équilibré combinant puissance et mobilité.
  • Style Slugger : Utilise une batte de baseball pour des attaques puissantes à moyenne portée.
  • Style Breaker : Inspiré du breakdance, offre des mouvements acrobatiques couvrant une large zone.

Cette diversité permet d’adapter sa stratégie selon les situations et d’approfondir progressivement sa maîtrise de chaque style au cours de l’aventure.

Dualité narrative

Une caractéristique fondamentale de la série Yakuza est sa capacité à équilibrer deux tons narratifs radicalement différents :

L’histoire principale propose un drame sérieux, avec des enjeux élevés et des thématiques matures comme la loyauté, la trahison et l’honneur. Les cinématiques, réalisées avec capture de mouvement, s’inspirent clairement de l’esthétique du cinéma policier japonais, offrant des performances d’acteurs convaincantes et des moments de forte intensité dramatique.

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Les quêtes secondaires, quant à elles, explorent un registre souvent absurde et humoristique. Le joueur y rencontre une galerie de personnages excentriques aux problèmes parfois improbables : un passionné de technologie présentant un prototype de téléphone portable encombrant, une dominatrice timide ayant besoin de conseils pour satisfaire ses clients, ou encore un poulet devenant consultant immobilier. Ces histoires périphériques offrent un contrepoids comique bienvenu à la gravité de l’intrigue principale.

Cette dualité constitue l’une des signatures de la série, lui permettant d’aborder des thèmes profonds tout en maintenant une légèreté qui évite l’écueil du drame trop pesant.

Immersion urbaine et activités

Les environnements de Yakuza 0 représentent l’un de ses atouts majeurs. Kamurocho et Sotenbori sont des recréations fidèles de quartiers réels (respectivement Kabukicho à Tokyo et Dotonbori à Osaka), offrant une forme de tourisme virtuel dans le Japon des années 1980.

Bien que plus restreintes en superficie que celles des jeux en monde ouvert contemporains, ces zones urbaines compensent par leur densité exceptionnelle d’activités et leur cohérence architecturale. Le joueur peut :

  • Participer à des mini-jeux variés : mahjong, bowling, billard, fléchettes
  • Visiter des cages de frappeurs de baseball
  • Gérer des entreprises (immobilier pour Kiryu, cabaret pour Majima)
  • Fréquenter différents établissements : restaurants, bars, clubs, salles d’arcade
  • Chanter au karaoké avec des séquences rythmiques
  • Participer à des combats clandestins
  • Collectionner des cartes téléphoniques

Cette richesse d’activités secondaires prolonge considérablement la durée de vie du jeu et renforce l’immersion dans cette reconstitution du Japon de l’ère de la bulle économique.

Nouveautés du Director’s Cut

La version Director’s Cut pour Nintendo Switch 2 apporte plusieurs modifications par rapport aux versions précédentes :

Contenu narratif supplémentaire : Cinq nouvelles scènes ont été ajoutées, totalisant environ 25 minutes de contenu. Cependant, ces ajouts semblent plus s’apparenter à des scènes coupées réintégrées qu’à un véritable enrichissement narratif cohérent. Par exemple, une séquence de sept minutes explique comment un personnage mineur a simulé sa mort, un développement qui n’apporte pas réellement de plus-value à l’intrigue principale.

Mode Red Light Raid : Ce nouveau mode multijoueur en ligne permet aux joueurs de traverser des salles remplies d’ennemis dans un format beat’em all pour gagner de la monnaie virtuelle et débloquer des personnages jouables. Malheureusement, plusieurs facteurs limitent son intérêt :

  • Une communauté en ligne quasiment inexistante rendant difficile la formation d’équipes
  • Un système de déverrouillage de personnages peu transparent où l’on doit acheter des combattants sans connaître leurs capacités
  • Une difficulté mal calibrée permettant aux CPU alliés de progresser sans l’intervention du joueur
  • L’absence de mode coopératif local

Doublage anglais : Pour la première fois, Yakuza 0 propose une distribution vocale complète en anglais. Les performances sont inégales, avec notamment :

  • YongYea dans le rôle de Kiryu, offrant une interprétation correcte mais manquant du charisme de la version japonaise
  • Matthew Mercer incarnant Majima de façon convaincante, capturant l’énergie caractéristique du personnage
  • Un casting secondaire globalement satisfaisant mais sans réel éclat

La version japonaise originale reste disponible et demeure l’option recommandée pour une expérience authentique, pour la première fois aussi le jeu est intégralement traduit en français pour les textes.

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Performances techniques

Sur Nintendo Switch 2, Yakuza 0 : Director’s Cut affiche des performances techniques solides mais sans innovation majeure par rapport aux versions précédentes :

  • Résolution de 1080p en mode docké
  • Framerate stable à 60 images par seconde
  • Cinématiques également à 60 fps (contre 30 fps dans les versions originales)
  • Quelques pop-ins d’objets visibles lors des déplacements rapides dans les zones urbaines
  • Temps de chargement réduits par rapport aux versions PS4/Xbox One

L’augmentation de la fréquence d’images dans les cinématiques constitue un changement discutable, les animations n’ayant pas été conçues initialement pour cette fluidité, ce qui peut parfois révéler certaines imperfections. La version PC proposait une option pour limiter les cinématiques à 30 fps tout en maintenant le gameplay à 60 fps, une flexibilité absente de cette version Switch 2.

Valeur pour différents profils de joueurs

Pour les nouveaux venus dans la série : Yakuza 0 : Director’s Cut représente une porte d’entrée idéale et en français. En tant que préquelle, il ne nécessite aucune connaissance préalable de la franchise et introduit parfaitement les personnages emblématiques et les mécaniques caractéristiques de la série. La qualité narrative, l’immersion et la richesse du contenu en font une expérience complète et satisfaisante.

Pour les fans existants : L’intérêt de cette version est plus limité. Les ajouts narratifs n’apportent pas d’éclairage significatif sur l’histoire, et le mode Red Light Raid souffre de problèmes conceptuels et d’une communauté en ligne insuffisante. À moins d’être particulièrement intéressé par le doublage anglais ou les textes en français, ou de vouloir découvrir la série sur une console Nintendo, cette version n’offre pas suffisamment de nouveautés pour justifier un nouvel achat.

Information importante sur le format et le prix

Yakuza 0: Director’s Cut est proposé à 50€, tarif supérieur aux autres versions malgré des ajouts mineurs. Ce prix élevé s’explique par le format Game Key card, bien que le jeu soit déjà très complet à l’origine.

À noter : la version physique utilise le format « Game Key Card », une cartouche vide contenant simplement un code pour lancer le téléchargement. Cette méthode équivaut à un achat dématérialisé, nécessitant un téléchargement complet du jeu. En cas de suppression, vous devrez retélécharger l’intégralité du contenu depuis votre console ou carte SD.

Conclusion

Yakuza 0 : Director’s Cut sur Nintendo Switch 2 constitue une transposition fidèle d’un titre désormais considéré comme un classique moderne. Le jeu conserve toutes les qualités qui ont fait son succès : une narration captivante, un système de combat satisfaisant, une immersion urbaine convaincante et un équilibre parfait entre gravité et humour.

Malgré des ajouts qui peuvent sembler superficiels pour les connaisseurs de la série, cette version représente une excellente opportunité pour les joueurs Nintendo de découvrir la franchise Like A Dragon dans des conditions optimales. L’histoire de Kazuma Kiryu et Goro Majima y est présentée dans son intégralité, avec une qualité technique appropriée pour mettre en valeur cette aventure urbaine riche en rebondissements et intégralement traduite dans la langue de Molière.

Pour les amateurs d’action, de drame japonais ou simplement de jeux à l’univers dense et cohérent, Yakuza 0 : Director’s Cut mérite amplement l’attention, confirmant le statut de titre phare que la série a acquis au fil des années dans le paysage vidéoludique.

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