Daimon Blades

Après avoir marqué les esprits avec le culte E.Y.E: Divine Cybermancy et enchaîné les succès dans l’univers Warhammer 40,000 avec Space Hulk: Deathwing et Necromunda: Hired Gun, Streumon Studio retrouve son indépendance créative pour nous proposer Daimon Blades. Disponible depuis le 6 octobre 2025 en Early Access sur Steam, ce first-person slasher nous plonge dans un univers de dark fantasy démoniaque qui se positionne comme un prélude à E.Y.E: Divine Cybermancy, se déroulant deux millénaires avant les événements du titre originel.
Développé et édité entièrement par le studio français, Daimon Blades nous invite à incarner un moine-guerrier de la Secreta, un ordre secret voué à contenir les incursions daimoniques qui ravagent leur monde. Je me suis plongé dans ce monde sombre et brutale durant des heures, et je peux affirmer que Streumon Studio n’a rien perdu de sa capacité à créer des univers singuliers et marquants.
Une quête vengeresse au cœur des ténèbres
L’histoire de Daimon Blades nous place dans la peau d’un membre de la Secreta, confronté à la trahison de son mentor, l’Ermite. Ce dernier, après avoir profané un temple ancien, a déclenché un rituel dévoreur d’âmes avant de s’enfuir dans les profondeurs chaotiques du royaume daimonique. Notre mission est claire : traquer et tuer le traître, quitte à plonger toujours plus profondément dans des dimensions corrompues peuplées d’abominations.
Le récit se dévoile par touches subtiles à travers nos expéditions, utilisant des textes sacrés et des fragments narratifs que nous découvrons au fil de nos aventures. L’univers s’enrichit également par le biais de trois factions jouables, Les Culter Dei, Jian Shang Di et Saif al-Haq, qui apportent chacune une perspective culturelle de la croisade anti Daimon et m’a rappelé que Streumon avait fait le même procédé avec E.Y.E.
Comme je l’ai cité plus haut, le jeu est lié au Lore d’E.Y.E, tout en conservant une identité propre. On retrouve cette atmosphère si particulière du studio, mêlant mysticisme, technologie occulte et violence extrême, mais transposée dans un cadre médiéval-fantastique qui fonctionne parfaitement.
Un jeu qui tranche dans le vif du sujet
Daimon Blades se démarque par son rythme effréné et son système de combat viscéral. En tant que first-person slasher, le jeu mise tout sur la brutalité des affrontements au corps à corps, avec une intensité qui rappelle les meilleurs moments de DOOM transposés dans un univers médiéval-fantastique.
Le système de contrôle est vraiment fluide : nous disposons d’attaques rapides et chargées, d’une frappe secondaire sous forme d’onde de choc, et d’une technique spéciale dévastatrice qui étourdit les ennemis environnants. À cela s’ajoutent des mécaniques de mobilité avancées incluant le saut, le double saut, le dash et même un grappin, offrant une liberté de mouvement qui enrichit les combats, sans oublier les parades et contre-attaques, même si ces derniers auraient besoin d’être améliorés.
Chaque affrontement est une explosion de violence contrôlée : le sang gicle, les corps se démembrent, et chaque coup porte un poids satisfaisant. Le feedback des armes est particulièrement réussi, chaque épée, hache ou marteau ayant sa propre sensation de frappe. A long terme, l’intensité des combats peut devenir écrasante, rendant difficile l’orientation spatiale lors des mêlées les plus chaotiques.
Le jeu adopte une structure roguelite : chaque expédition dure entre 20 et 40 minutes selon notre niveau d’exploration, permettant d’enchaîner plusieurs parties dans une même soirée. Les niveaux générés procéduralement à travers neuf biomes différents garantissent une rejouabilité propre à ce style de jeu, chaque run propose ses surprises et son lot d’ennemis.
Il faut croire en l’âme des armes
La touche personnelle de Daimon vis-à-vis d’un autre jeu, c’est son système d’armes daimoniques. Contrairement aux slashers traditionnels où les armes ne sont que des outils, ici chaque lame, marteau ou hache possède littéralement une âme unique.
Ces armes évoluent de façon dynamique pendant chaque expédition en se nourrissant du sang de nos ennemis pour monter en puissance, débloquent de nouvelles capacités élémentaires et gagnent des bonus passifs au fur et à mesure de notre progression. Chaque type d’arme a sa spécialité : les épées excellent dans les attaques rapides et les coups critiques, les haches dans les dégâts de zone et les saignements, tandis que les marteaux sont parfaits pour attendrir la viande et briser les armures ennemies.
Roguelite oblige un système de progression permanente, permettant d’investir des orbes daimoniques récoltées durant nos expéditions pour améliorer durablement nos armes. Mais vous vous en doutez, cette puissance a un prix. Plus nous utilisons ces armes corrompues, plus notre niveau de corruption augmente. À 100 points de corruption, c’est l’échec total avec un retour au hub et la perte d’une grande partie de nos ressources, donc il faudra bien savoir choisir entre l’envie de pouvoir et la raison.
Des obélisques disséminés dans les niveaux nous permettent d’ajouter ou d’améliorer les capacités de nos armes en cours d’expédition, créant des builds uniques à chaque partie, comme dans tout roguelite il faudra prier le dieu RNG pour avoir les meilleurs choix et s’adapter en fonction.
Un bestiaire de l’enfer qui vous en fera voir de toutes les couleurs
Pour un accès anticipé le jeu n’est pas avare en bestiaires. Avec plus de 20 familles de créatures différentes, le bestiaire daimonique ne se contente pas de nous foncer dessus bêtement. Chaque type d’ennemi possède ses propres tactiques, ses patterns d’attaque et ses faiblesses spécifiques.
Les démons basiques alternent entre charges brutales et attaques coordonnées, tandis que les créatures plus évoluées adaptent leurs stratégies en fonction de nos actions. Certains ennemis utilisent la magie à distance, d’autres privilégient les attaques de groupe, et quelques-uns sont capables de mutations en cours de combat, apportant un effet dynamique aussi du côté des ennemis.
Les quatre boss présents dans cette version anticipée sont diablement réussis. Le premier sert d’introduction efficace aux mécaniques de combat et au fur et à mesure que nous avançons de nouvelles mécaniques apparaissent pour toujours plus de bonheur ou de malheur selon notre état.
Une coopération qui change la donne
Le mode coopératif jusqu’à quatre joueurs transforme l’expérience de Daimon Blades. En groupe, les combats deviennent un bon massacre entre amis. Chaque joueur peut se spécialiser dans un type d’arme et de capacités daimoniques différentes.
La difficulté s’adapte automatiquement au nombre de joueurs, mais la coopération reste un avantage indéniable face aux hordes démoniaques. Les capacités d’alchimie se complètent bien ou un joueur peut devenir soigneur pendant qu’un autre se concentre sur les effets de zones.
Mais jouer à 4 a aussi des inconvénients surtout dans les espaces confinés. L’écran se remplit d’effets de et de sang, rendant la lisibilité compliquée, ajouté à cela des soucis de stabilité sont plus fréquents en multijoueur qu’en solo, que ce soit des soucis techniques ou de réseau, et avoir une coupure de l’hôte en pleine run ce n’est pas agréable.
Un Daimon ça tourne comment ?
Daimon Blades fait preuve d’une ambition comme ce fut le cas avec E.Y.E. Les effets de lumière, la direction artistique marquée par une esthétique dark fantasy qui renforce l’atmosphère oppressante du jeu. Les environnements, bien que générés procéduralement, conservent une cohérence visuelle et chaque biome possède sa propre identité graphique. Nous sommes sur un jeu vraiment propre.
Les performances sont au rendez-vous, le jeu maintient un framerate stable même lors des combats les plus intenses, et la visibilité reste bonne malgré l’abondance d’effets visuels. Sur Legion Go, le titre tourne correctement en réglant le FSR en mode équilibré, maintenant environ 45 FPS sans problème majeur.
Le jeu tout juste sortie en accès anticipé montre encore ses limites : crashes occasionnels, problèmes de détection de coups parfois approximatifs, et des bugs d’interface viennent ternir l’expérience. Ces instabilités, bien que frustrantes, sont compréhensibles dans le contexte d’un accès anticipé et devraient s’améliorer avec les mises à jour.
Nos expéditions s’accompagnent d’une bande-son métal, composée spécialement pour le jeu, La spatialisation audio fonctionne bien et permet de localiser efficacement les ennemis autour de nous, les bruitages d’armes , de monstres tout est bien coordonné pour un respect d’ambiance horrifique.
Daimon Blades présente un contenu déjà convaincant, neuf biomes, plus de 20 types d’ennemis, quatre boss, et un système de progression complet. Streumon Studio part sur une base solide et prévoit de rester en accès anticipé jusqu’à l’été 2026.
La roadmap prévoit l’ajout de nouveaux modes de jeu, davantage d’optimisations, de nouveaux ennemis, objets et pouvoirs. Le studio a également confirmé qu’aucune microtransaction ne sera intégrée, privilégiant un modèle basé sur du contenu téléchargeable, ET CA J’ACHETE !!
Une lame affûtée dans un fourreau perfectible
Daimon Blades s’affirme d’ores et déjà comme une réussite pour Streumon Studio. Le jeu parvient à créer une expérience unique dans le paysage des action-RPG, mêlant habilement brutalité, progression RPG et rejouabilité roguelite. Son système d’armes daimoniques constitue une innovation remarquable qui change fondamentalement notre rapport à l’équipement, tandis que l’univers sombre et cohérent nous happe dès les premières minutes.
Les combats sont viscéraux et satisfaisants, l’ambiance visuelle et sonore maîtrisée, et le contenu déjà présent justifie largement l’investissement. En coopération, le jeu révèle une dimension supplémentaire qui enrichit le fun et l’expérience.
Certes, les bugs et problèmes de stabilité rappellent que nous sommes face à un jeu en accès anticipé, et l’interface demande encore des améliorations ; mais qui n’empêche pas de profiter du jeu dans son état actuel.
Daimon Blades mérite amplement sa chance si vous appréciez les action-RPG nerveux, les univers dark fantasy travaillés, et que vous ne craignez pas de vous salir les mains avec un titre en développement. Streumon Studio nous livre ici une œuvre de passion qui, une fois polie, pourrait bien marquer durablement le genre et au passage n’hésitez pas à aussi jeter un œil à E.Y.E: Divine Cybermancy.