Françoise Cadol Obtient justice pour sa voix

Il y a une dizaine de jours, nous vous parlions du combat de Françoise Cadol, voix française historique de Lara Croft, qui avait décidé de porter plainte contre Aspyr. La raison ? Le studio avait utilisé dans Tomb Raider IV-VI Remastered (dont nous avions fait le test) une imitation IA de sa voix, sans lui demander la moindre autorisation. Une atteinte grave à son travail et à sa carrière, que la comédienne n’a pas tardé à dénoncer publiquement.

Après plusieurs jours de silence, Aspyr a finalement publié un patch le 19 septembre 2025 pour corriger la situation. L’éditeur a retiré l’intégralité des séquences vocales générées artificiellement, principalement intégrées dans le tutoriel, tout en conservant les autres améliorations apportées avec la mise à jour d’août. Dans la note officielle, le studio reconnaît son erreur et s’excuse pour « la gêne occasionnée ».

Un geste attendu, certes, mais qui laisse un goût amer. Aspyr n’a pour l’instant pas prévu de remplacer ces passages par un véritable doublage humain, ce qui déçoit autant les joueurs que les professionnels de la voix.

C’est grâce à ses fans que Françoise Cadol avait découvert l’affaire en août dernier : certains avaient remarqué des répliques modifiées où sa voix semblait imitée de façon maladroite. Elle n’avait jamais été consultée, ni même informée, et avait alors parlé de véritable « trahison ».

Les critiques des joueurs ont d’ailleurs confirmé ses propos : le rendu IA se caractérisait par une diction robotique, des intonations fausses et même des erreurs grossières de traduction, avec des alternances absurdes entre vouvoiement et tutoiement. Un résultat qui prouve à quel point la technologie n’arrive pas à égaler la finesse d’une voix humaine, surtout quand il s’agit d’incarner un personnage aussi emblématique que Lara Croft.

Au-delà de ce litige, Françoise Cadol est depuis plusieurs mois en première ligne pour défendre les comédiens de doublage face aux dérives de l’IA. Elle milite activement au sein du collectif TouchePasMaVF, qui appelle à un encadrement légal strict pour garantir le respect des artistes et préserver la qualité des versions françaises.