Formula Legends

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Graphisme7
Animation7
Gameplay7.5
Bande-son6.3
Intérêt7
7

3DClouds n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers du jeu de course. Le studio italien, basé près du mythique circuit de Monza, a précédemment développé des titres comme Hot Wheels Monster Trucks ou encore Transformers Galactic Trials. Avec Formula Legends, l’équipe dirigée par Francesco Bruschi souhaite proposer une expérience plus personnelle et passionnée, s’inspirant de leur proximité géographique avec l’univers de la F1.

Le jeu se présente comme un voyage à travers sept décennies de sport automobile, des rugissantes machines des années 60 aux bolides ultra-technologiques d’aujourd’hui. Sans licences officielles, Formula Legends mise sur un système de clins d’œil évidents mais charmants : les pilotes s’appellent Luis Hammerton ou Hans Troll, les écuries portent des noms comme Ferenzo ou McLauden, et les circuits reprennent les tracés emblématiques sous des appellations revisitées comme le « GP des Ardennes » pour Spa-Francorchamps. Cette approche nostalgique rappelle les débuts de Pro Evolution Soccer et confère au titre une identité unique dans le paysage actuel dominé par les licences officielles.

Un voyage dans le temps captivant mais frustrant

Le Mode Histoire constitue le cœur de l’expérience Formula Legends et illustre parfaitement les qualités et défauts du titre. Organisé par décennies, il permet de revivre les moments marquants de l’histoire de la Formule 1, du célèbre duel entre le « Hollandais volant » et son rival britannique en 2021 (référence transparente au combat Verstappen/Hamilton) aux épopées des années 70 et 80.

Chaque époque propose entre 4 et 8 Grands Prix avec une structure classique : qualifications en contre-la-montre puis course face à 13 autres concurrents. Un chiffre qui peut sembler limité comparé aux 20 pilotes d’une vraie grille de F1, mais qui reste cohérent avec l’approche arcade du titre. La progression permet de débloquer des récompenses via une salle d’exposition donnant accès à de nouveaux pilotes et écuries.

Véhicules et circuits – Variété et authenticité mélangées

Formula Legends propose 16 modèles de voitures uniques inspirés de différentes époques, chacun décliné en 7 livrées pour un total de 112 véhicules. Le principal point fort réside dans la jouabilité globale du titre, à la fois très agréable et évolutive selon l’époque. Les voitures évoluent considérablement selon leur période : les monoplaces des années 60 se montrent lourdes et difficiles à manœuvrer, exigeant une grande prudence au freinage, tandis que les versions modernes offrent une sensibilité et une précision remarquables permettant d’attaquer davantage.

Le jeu compte 14 circuits inspirés de lieux historiques, chacun proposé en trois versions : Vintage, Classic et Moderne. Cette approche permet d’observer l’évolution des tracés au fil des décennies, notamment avec l’ajout progressif des vibreurs ou des modifications de sécurité. Des détails comme le célèbre Raidillon de l’Eau Rouge à Spa (rebaptisé Ardennes) sont fidèlement reproduits. Cependant, ce nombre de circuits peut sembler juste pour un jeu de course moderne, limitant la variété à long terme.

Au-delà du mode Histoire, Formula Legends propose un mode Time Attack avec classements mondiaux en ligne et un mode Custom permettant de créer ses propres courses et championnats. C’est malheureusement là que le bât blesse : l’absence totale de multijoueur local ou en ligne constitue l’une des déceptions majeures du titre pour un jeu de course en 2025, particulièrement regrettable compte tenu du potentiel du titre mais compréhensible vu l’aspect indépendant du jeu.

Une approche sim-cade exigeante mais réussie

Formula Legends surprend par  ses mécaniques de jeu, défiant les apparences de son style coloré. Ce qui fait le charme de Formula Legends, ce sont tous les petits ajouts malins qui en font le jeu d’arcade idéal pour les passionnés de sport mécanique. Le titre intègre de nombreux éléments de simulation : usure des pneus, consommation de carburant, gestion de la température, arrêts stratégiques au stand, et conditions météorologiques dynamiques.

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Le système de gestion des pneus s’avère particulièrement exigeant, avec une durabilité parfois trop limité. Les changements de météo impactent drastiquement les performances, et la gestion de la batterie (équivalent du système KERS/ERS) ainsi que l’utilisation du DRS ajoutent une dimension gestion du véhicule. On y retrouve en effet de nombreux éléments techniques familiers aux habitués des retransmissions, ce qui ravira les fans authentiques de F1.

Le jeu adopte une vue unique, positionnée au-dessus de l’aileron arrière. Ce choix offre une excellente vision d’ensemble du circuit et des concurrents, facilitant l’anticipation des virages et les dépassements. Plusieurs caméras alternatives sont disponibles, incluant une vue cockpit.

Un défi présent mais frustrant

Même en mode de difficulté réduit, on sent une certaine rigueur qui frôle parfois la frustration. Les erreurs de trajectoire se paient cher, les sorties de piste condamnent souvent toute chance de victoire, et la gestion mécanique ne pardonne pas l’improvisation. Cette philosophie « easy to pick-up, hard to master » peut surprendre les joueurs occasionnels espérant une expérience plus détendue. L’équilibrage n’est malheureusement pas parfait, surtout dans la gestion des pénalités : certains dépassements à peine hors-pistes sont lourdement sanctionnés quand d’autres passent inaperçus.

Style assumé mais perfectible

Formula Legends assume pleinement son style cartoonesque et coloré. Sa direction artistique vintage minimaliste mais efficace lui confère une identité visuelle forte qui fait toute la différence. Loin du photoréalisme des simulations modernes, le jeu mise sur une esthétique qui permet de distinguer immédiatement chaque circuit et chaque époque. Les voitures, bien que reconnaissables, bénéficient d’une patte artistique distinctive qui rappelle les peintures avec leurs couleurs vives.

Sur Xbox Series X, le jeu affiche une résolution 4K stable avec un framerate constant de 60 fps. Propulsé par l’Unreal Engine, le rendu graphique s’avère globalement satisfaisant malgré quelques défauts techniques persistants. Des bugs visuels sont à noter, notamment du popping important : certaines textures comme l’herbe ou les graviers apparaissent tardivement en cours de partie. L’interface utilisateur s’adapte intelligemment à chaque époque avec des overlays HUD rappelant les graphismes de diffusion télé de chaque période.

Le maillon faible sonore

Le volet audio constitue malheureusement l’un des points faibles les plus marquants de Formula Legends. Les thèmes musicaux restent inchangés tout au long de l’expérience et peuvent vite devenir répétitifs.

En revanche, les bruitages moteurs se montrent plus convaincants et évoluent fidèlement selon la vitesse et l’époque de la voiture. Les sons d’ambiance et les effets météorologiques ajoutent une dimension supplémentaire aux courses sous la pluie, même si quelques bugs sonores peuvent parfois faire disparaître certains effets en cours de partie.

Une technique qui ternit l’expérience

L’un des points faibles les plus flagrants de Formula Legends réside dans l’intelligence artificielle des adversaires. Si celle-ci parvient à offrir une opposition crédible en termes de vitesse, son comportement reste décevant et mécanique. Les pilotes contrôlés par la machine semblent figés sur une trajectoire unique, incapables de réagir réellement aux actions du joueur.

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Leur difficulté se résume essentiellement à une question de vitesse brute : plus le niveau est élevé, plus ils roulent vite, sans pour autant développer de stratégies défensives ou d’adaptabilité tactique.

Les collisions manquent également de logique : quand l’IA percute le joueur, elle peut l’envoyer valser hors de la piste, mais si le joueur tente de bousculer un adversaire, celui-ci encaisse sans broncher. Ce déséquilibre renforce l’effet que la compétition manque de naturel et peut générer de la frustration.

Sur Xbox Series X, Formula Legends bénéficie du programme Smart Delivery et de l’optimisation pour les consoles nouvelle génération. Le jeu tourne très bien avec une résolution 4K et un framerate constant de 60 fps, sans chutes notables même lors des départs mouvementés à 14 voitures.

L’une des fonctionnalités les plus appréciables reste le support Xbox Play Anywhere. Un achat unique sur le Microsoft Store débloque le jeu sur Xbox et PC, avec synchronisation des sauvegardes via le cloud.

La version PC bénéficie d’un support complet des modifications, permettant à la communauté de créer des livrées, casques, voitures et même des circuits personnalisés.

Formula Legends ne cherche pas à rivaliser directement avec les mastodontes sous licence officielle. Son approche artistique et son prix plus accessible de 19,99€ en font plutôt une alternative pour les joueurs recherchant une expérience moins intimidante mais assez riche, son aspect historique lui conférant un avantage certain.

Le mode Histoire principal peut être bouclé en une dizaine d’heures selon le niveau de difficulté choisi. Les différentes époques encouragent la rejouabilité, chaque ère proposant des sensations de conduite distinctes. Cependant, l’absence de leaderboards pour comparer les performances et l’absence de modes multijoueurs limitent l’attrait à long terme.

Un hommage mitigé à la Formule 1

Formula Legends mérite le respect pour son approche originale et passionnée de l’univers F1. Sa direction artistique assumée, sa profondeur surprenante et son voyage temporel réussi en font une proposition séduisante à moins de vingt euros. Le titre parvient à capturer l’essence de différentes époques du sport automobile avec une authenticité touchante, malgré l’absence de licences officielles. Le cœur du plaisir réside dans la variété des sensations offertes par les différentes générations de voitures, créant une expérience unique dans le paysage actuel.

Malheureusement, plusieurs défauts majeurs empêchent Formula Legends d’atteindre l’excellence. L’intelligence artificielle rigide, l’absence cruelle de multijoueur et les défauts techniques récurrents ternissent une expérience qui aurait pu marquer les esprits. La difficulté mal calibrée peut également rebuter les joueurs occasionnels, tandis que la bande sonore répétitive nuit à l’immersion lors de sessions prolongées.

Malgré ces limitations significatives, Formula Legends reste une alternative crédible aux mastodontes officiels de la F1. Son prix attractif, son support Xbox Play Anywhere, sa promesse d’évolution future via les mods et sa passion évidente pour l’histoire automobile en font un achat défendable pour les amateurs du genre. Il trouvera certainement sa niche de joueurs, à condition d’accepter ses imperfections actuelles et d’apprécier son approche nostalgique et colorée.

Formula Legends illustre parfaitement le dilemme du jeu indépendant : des idées brillantes et une passion évidente bridées par des moyens limités et des choix techniques discutables. Un potentiel évident qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement avec les bonnes corrections, particulièrement au niveau de l’IA et du multijoueur.

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