Doom : The Dark Ages

Au fil de trois décennies, la série Doom a su maintenir sa position dominante dans l’univers des jeux de tir à la première personne grâce à sa capacité à se réinventer. Chaque itération propose une nouvelle interprétation du concept fondamental : un guerrier surpuissant affrontant seul les forces infernales.
L’évolution de la franchise est remarquable : des run-and-guns originaux aux mécaniques traditionnelles, en passant par une version orientée horreur riche en jumpscare, puis un retour modernisé aux racines, jusqu’à Doom Eternal (2020) privilégiant mobilité et action frénétique.
Doom : The Dark Ages marque une rupture significative avec son prédécesseur. Contrairement à Eternal, considéré comme l’un des meilleurs FPS jamais créés, cette nouvelle mouture adopte une approche distincte. Les premières impressions révèlent des déplacements plus pesants, l’absence de double saut et d’esquives aériennes, ainsi qu’une dynamique de combat transformée. Le jeu propose désormais de vastes espaces ouverts où des hordes d’ennemis convergent de toutes parts, créant une expérience initialement déroutante mais fondamentalement différente. Partons à la découverte du dernier bébé de Bethesda et ID Sofware.
La campagne de Doom : The Dark Ages établit une ambiance de science-fiction médiévale fantastique sombre. Elle nous présente le Slayer avant les événements de Doom 2016, où il fut découvert dans un sarcophage d’une station UAC. Le protagoniste reste fidèle à sa nature : un vecteur d’action brutale plutôt qu’un personnage aux motivations complexes ou au développement approfondi.
Cette extension se concentre principalement sur l’enrichissement de l’univers de Doom, explorant la chronologie du conflit entre humains et démons. Elle développe davantage les Sentinelles, défenseurs de l’humanité, ainsi que les Maykrs aux allures divines. Cette approche narrative s’avère efficace, permettant aux joueurs de découvrir divers environnements infernaux, notamment des châteaux médiévaux imprégnés d’éléments futuristes. Un aspect particulièrement réussi est l’exploration d’un royaume cosmique d’inspiration lovecraftienne, offrant des énigmes ingénieuses et des décors inquiétants qui se démarquent des précédentes itérations.
L’aspect narratif de The Dark Ages présente une évolution notable : l’intrigue ne se limite plus à l’affrontement solitaire du Slayer contre les forces démoniaques. Des compagnons humains occupent désormais une place centrale dans l’histoire, renforçant l’impression de participer à une guerre collective contre les hordes infernales, mais le Slayer nous montre bien qu’il n’a besoin de personne. Une intrigue substantielle se développe autour des mystérieux Maykrs et de leur implication dans ce conflit cosmique.
Cette campagne propose ainsi la narration la plus aboutie de la franchise Doom, bien que cela ne constitue pas un exploit particulièrement difficile au regard des standards narratifs des précédents jeux.
Cet épisode se distingue fondamentalement des titres précédents par l’introduction du bouclier du Slayer, élément qui transforme radicalement la dynamique de combat. Contrairement aux mécaniques antérieures axées sur le mouvement perpétuel et l’évitement, ce nouvel opus encourage une approche plus frontale du danger.
Le bouclier présente deux fonctionnalités principales. Premièrement, il permet de bloquer les attaques ennemies signalées en rouge jusqu’à épuisement de sa résistance. Les attaques signalées en vert peuvent être parées au moment opportun, permettant non seulement de renvoyer des dégâts importants mais aussi d’étourdir les adversaires touchés. Même en difficulté Cauchemar, la fenêtre de parade reste généreuse, avec la possibilité d’ajuster sa précision dans les paramètres, parmi d’autres modificateurs de difficulté.
Deuxièmement, le bouclier intègre une attaque de charge permettant de réduire rapidement la distance avec l’ennemi. Cette mécanique s’apparente au grappin du Super Shotgun de DOOM Eternal, mais avec des avantages supplémentaires : vitesse accrue, compatibilité avec toutes les armes et temps de récupération relativement court.
L’association de ces capacités défensives (blocage et étourdissement) et offensives (charge rapide) élève considérablement l’expérience de combat dans The Dark Ages. Malgré l’absence des doubles sauts, des dashs et des changements d’armes rapides des précédents opus, le jeu maintient un rythme soutenu et une grande intensité.
Cette évolution offre une expérience hybride où le Slayer conserve une mobilité exceptionnelle tout en dégageant une impression de puissance massive, renforcée par des bruits de pas imposants et des ondes de choc lors des atterrissages après un saut.
Le système de combat de ce DOOM réussit ainsi à proposer une innovation majeure qui respecte l’ADN de la série tout en lui apportant une nouvelle dimension tactique, permettant aux joueurs d’aborder les affrontements avec une approche plus diversifiée que dans les précédents volets.
Le bouclier offre une polyvalence remarquable. Vous pouvez le lancer comme Captain America pour décapiter instantanément plusieurs ennemis simultanément. Face aux adversaires plus imposants, cette technique les maintient temporairement immobilisés. Cette compétence s’avère particulièrement efficace tout en envoyant la volée de plombs. En lançant votre bouclier pour interrompre leur tir, puis en vous rapprochant rapidement, un seul coup de super fusil à pompe suffit pour les préparer à une exécution.
Ces mécaniques défensives sont cruciales pour la survie, car presque tous les ennemis présentent des vulnérabilités exploitables. Contrairement à Doom Eternal, ces faiblesses ne sont généralement pas liées à des armes spécifiques. Le gameplay s’éloigne du système précédent qui nécessitait de constamment alterner entre différentes armes.
L’arsenal d’adversaires comprend principalement des figures familières des précédents opus Doom : diablotins, chevaliers de l’enfer, Mancubi, Arachnotrons et même le Cyberdémon, tous avec leur comportement habituel. Certains ennemis ont été redessinés pour s’intégrer au nouveau contexte médiéval, comme le Pinkie transformé en monture portant un archer démoniaque, ou le Cacodémon issu du Royaume Cosmique. The Dark Ages réintroduit également le Vagary en tant que mini-boss, absent depuis Doom 3.
La diversité des ennemis constitue l’un des atouts du jeu. Même les adversaires rencontrés à de nombreuses reprises dans les précédents titres disposent de nouvelles tactiques adaptées au style de combat de The Dark Ages. Ces ajustements garantissent que les affrontements restent stimulants et stratégiques, tout en s’intégrant parfaitement dans l’univers réinventé du jeu.
Id Software a considérablement augmenté le nombre d’adversaires présents simultanément à l’écran comparativement à Doom (2016) et Doom Eternal. En surplombant un champ de bataille, on observe véritablement une guerre totale contre les forces infernales. Cette densité d’ennemis peut initialement déstabiliser, car des attaques surgissent fréquemment par derrière sans préavis. L’adaptation devient nécessaire, notamment en utilisant le coup de bouclier non seulement pour engager le combat mais également pour créer une distance de sécurité et protéger ses arrières.
Une modification significative et logique dans The Dark Ages est l’abandon de l’emblématique tronçonneuse, présente depuis Doom 2016, qui permettait d’éliminer instantanément un ennemi tout en récupérant des munitions. Le jeu introduit désormais un système de combat rapproché qui favorise l’engagement au corps à corps pour restaurer ses munitions.
Bien que l’élimination spectaculaire des petits démons à la tronçonneuse soit regrettée, ce nouveau mécanisme s’aligne davantage avec la philosophie du jeu qui encourage le joueur à se précipiter vers le combat plutôt qu’à s’en éloigner. Les ressources nécessaires pour les attaques de mêlée sont également plus abondantes que le carburant de la tronçonneuse dans les opus précédents, réduisant considérablement les situations de pénurie de munitions, et aussi on va le dire ça claque bien comme il faut.
The Dark Ages propose un arsenal qui associe esthétique médiévale et fonctionnalités familières. Les éléments fondamentaux de la série sont conservés :
- Fusils de combat et super fusils de chasse
- Fusil d’assaut tirant des pointes métalliques
- Fusil à plasma
- Arme de précision à tir unique sous forme de lanceur de boulets
Le broyeur de crânes constitue la véritable innovation, fonctionnant de manière similaire au chaingun mais avec une dispersion impressionnante capable d’éliminer efficacement un nombre considérable d’ennemis de faible niveau. Malgré son efficacité, le lancer de bouclier reste souvent privilégié pour éliminer les hordes d’adversaires mineurs, particulièrement après l’acquisition de l’amélioration permettant de recharger le bouclier lors de cette action.
Une particularité intéressante de The Dark Ages réside dans son système d’armes jumelles, chaque arme possède une alternative utilisant le même type de munitions, accessible par simple pression d’un bouton.
Cette caractéristique enrichit considérablement l’expérience de tir. Contrairement à Doom Eternal, le jeu n’impose pas ces changements d’armes, mais leur utilisation variée reste encouragée par le plaisir qu’elle procure.
Pour entretenir et améliorer tout cet arsenal de massacre, il faudra fouiller chaque niveau pour trouver de l’or, et des pierres pour débloquer de nouvelles capacités d’arme, de bouclier ou de corps à corps. Ce Doom propose un aspect exploration appréciable qui apporte une autre vision de la série sans pour autant dénaturer l’action frénétique. En plus de cela, les traditionnelles zones secrètes sont toujours là, ainsi que la chasse aux collectibles des mini figurines et pages de codes pour enrichir le monde du jeu.
Pour diversifier l’expérience de jeu basée sur la course et le tir, The Dark Ages intègre des séquences de combat avec des mechas géants et des sections de vol où vous contrôlez un dragon. En effet, le Slayer possède désormais un dragon.
Ces segments alternatifs présentent une variété de gameplay limitée comparativement au reste de l’expérience. Les combats de mecha se résument principalement à une mécanique répétitive d’esquive et d’attaque, tandis que les séquences de vol avec le dragon suivent un schéma similaire d’esquive et de tir, mais qu’est-ce que c’est bon !!
Néanmoins, ces sections fonctionnent efficacement comme des intermèdes. Leur brièveté et leur faible fréquence permettent de maintenir le rythme soutenu du jeu sans le ralentir. De plus, elles sont encadrées par des cinématiques de qualité qui enrichissent l’expérience narrative.
Concernant l’ambiance sonore, The Dark Ages perpétue l’héritage musical de la franchise Doom. La bande-son heavy metal qui accompagne l’action est particulièrement remarquable, mais…..j’en ai été aussi un peu déçu car je trouve la musicalité rythmique trop répétitive sur certains aspects.
Il faut savoir que Mick Gordon n’est pas celui qui a fait la BO de ce Doom, et cela se ressent car les compositeurs de Dark Ages, Finishing Move Inc., ont voulu faire du Gordon pour inspiration et rendre hommage je pense, mais cela sonne comme du Gordon mais ce n’est pas du Gordon. Et par moment quand j’écoute la batterie, la guitare rythmique ou la basse à travers les niveaux j’ai l’impression d’entendre la même chose en boucle avec quelques ajustements, cela m’a un peu perturbé mais force est de reconnaitre que la musique fait son travail et l’ambiance sonore, la spatialisation est EXCELLENTE.
Doom : The Dark Ages est vraiment bluffant sur le plan visuel et technique, la nouvelle version du moteur ID Tech fait des merveilles, le moteur physique est impressionnant, énormément d’objets de décors sont totalement destructibles, les particules volent à tout va, les ennemis sont démembrés, mutilés au fur et à mesure que nous leur infligeons des dégâts, les décors sont beaux à tomber, une profondeur de champs exemplaire et détaillée aux moindres détails.
Le jeu est une claque visuelle sans aucune hésitation, surtout sur PC où j’ai pu en profiter à fond. Le jeu étant Play Anywhere, j’ai pu faire tourner le jeu en graphisme Ultra cauchemard et j’ai vraiment pris mon pied.
Sur Xbox Series X, le jeu tourne très bien et n’a qu’un seul mode graphique qui est 1440p 60fps ULTRA solide. Visuellement, le jeu est beau mais on sent que contrairement à mon PC (RTX 4090), certaines textures sont un peu en retrait, mais c’est surtout du chipotage car jouer sur Xbox n’enlève en rien la beauté et le fun que le jeu procure, ne vous inquiétez pas. pensez à bien ajuster vos paramètres graphiques, comme le grain de film, si jamais cela venait à vous gêner ( personnellement je n’aime pas cela)
Doom: The Dark Ages propose une approche plus posée et ancrée tout en conservant l’énergie caractéristique de la franchise. L’introduction du bouclier enrichit considérablement le gameplay, offrant de nouvelles possibilités tant défensives qu’offensives. En combinaison avec l’arsenal traditionnel Doom, il multiplie les méthodes pour éliminer les hordes démoniaques.
La bande-son heavy metal accompagne parfaitement l’action malgré la sensation que j’ai éprouvé, soutenant un design d’armes, de niveaux et d’ennemis particulièrement soigné. Id Software démontre à nouveau sa maîtrise du genre FPS.
Loin d’être une simple itération, cette nouvelle version apporte un souffle frais à la série emblématique tout en respectant ses fondamentaux. Les ajouts mécaniques et stylistiques créent une expérience de jeu à la fois familière et innovante, confirmant l’expertise du studio dans le domaine.