Indiana Jones : L’Ordre des Géants

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Graphisme9.2
Animation9.5
Gameplay9.1
Bande-Son10
Intérêt8
9.2

Indy reprend du service

Lorsque Indiana Jones et le Cercle Ancien est sorti fin 2024, il a surpris tout le monde par sa capacité à réinventer la formule de l’aventure archéologique. MachineGames, déjà reconnu pour son travail sur Wolfenstein: The New Order, avait osé un pari audacieux : transposer l’univers d’Indiana Jones dans une vue à la première personne, tout en conservant l’ADN cinématographique et punchy qui fait le charme de la saga. Le résultat avait séduit par son mélange d’exploration, d’énigmes, de combats et de narration rythmée, le tout servi par une réalisation technique solide et une direction artistique respectueuse de l’héritage de la franchise, qui a été pour ma part mon GOTY 2024.

Près d’un an plus tard, Bethesda et MachineGames reviennent avec L’Ordre des Géants, un contenu téléchargeable narratif qui se veut à la fois une extension et une parenthèse dans l’histoire principale. Proposé à un prix accessible ou inclus dans l’édition Deluxe, ce DLC promet une plongée inédite dans les souterrains de Rome, à la rencontre d’une société secrète et de légendes oubliées. Mais au-delà de la promesse, la question qui se pose est simple : cette aventure supplémentaire mérite-t-elle vraiment que l’on ressorte le fouet et le fedora ?

Un DLC qui se prend en cours de route

Pour comprendre l’intérêt de L’Ordre des Géants, il faut d’abord situer son action dans la chronologie du jeu. L’extension se déroule en parallèle de la campagne principale, à un moment où Indy mène des recherches au Vatican. L’histoire s’imbrique donc dans la trame existante, sans en bouleverser la conclusion, et peut être lancée à partir d’un certain point de progression. Cette intégration permet de conserver la cohérence narrative tout en offrant une respiration bienvenue dans le rythme global de l’aventure.

En termes de durée, il faut compter environ trois à quatre heures pour boucler l’intrigue principale du DLC, un peu plus si l’on prend le temps d’explorer chaque recoin et de résoudre toutes les énigmes secondaires. La structure reste globalement linéaire, avec quelques embranchements mineurs et des allers-retours limités, ce qui en fait davantage une grosse quête secondaire scénarisée qu’une extension massive. Ce choix assumé permet à MachineGames de concentrer ses efforts sur la densité et la qualité de l’expérience plutôt que sur la quantité brute de contenu.

C’est reparti pour un tour

L’Ordre des Géants s’ouvre sur une rencontre intrigante. Indiana Jones est contacté par Father Ricci, un jeune prêtre visiblement inquiet, qui affirme avoir découvert des indices menant à des ruines antiques liées à une figure mythologique : le Croisé sans nom, héros supposé du siège d’Antioche lors de la première croisade. Intrigué, Indy accepte de se lancer dans cette nouvelle enquête, qui le conduit rapidement sous les rues de Rome.

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Sans entrer dans les détails, on retrouve ici tous les ingrédients narratifs chers à la saga : un mélange habile d’histoire réelle et de mythologie, des antagonistes bien campés, des pièges environnementaux retors et une alternance maîtrisée entre exploration, énigmes et séquences d’action. L’intrigue, bien que secondaire, enrichit l’univers du jeu de base et offre un regard différent sur certaines thématiques, sans pour autant être indispensable à la compréhension de l’histoire principale.

Le cœur du DLC repose sur l’exploration de lieux fermés et souterrains, et c’est là que MachineGames démontre une nouvelle fois son savoir-faire. Les environnements sont variés malgré la thématique globale, on passe de couloirs étroits éclairés à la torche à de vastes salles cérémonielles, en passant par des galeries inondées où la lumière se reflète sur les parois humides. L’architecture est pensée pour encourager la curiosité, avec des décors interactifs, des leviers à actionner, des mécanismes antiques à comprendre et des passages secrets à dénicher. Le fouet, fidèle compagnon d’Indy, reste un outil central pour franchir des gouffres, activer des mécanismes à distance ou désarmer un adversaire.

Les énigmes, quant à elles, s’inscrivent dans la continuité du jeu de base. Elles reposent sur l’observation et la logique, demandant souvent d’associer des symboles, de manipuler des mécanismes dans un ordre précis ou de comprendre le fonctionnement d’un dispositif ancien.
Le DLC introduit quelques casse-têtes inédits qui exploitent davantage la verticalité et la manipulation physique de l’environnement, ce qui apporte un vent de fraîcheur. La difficulté reste globalement accessible, mais certaines énigmes manquent de clarté et peuvent obliger à tâtonner, ce qui ralentit légèrement le rythme.

Les combats, eux, gardent leur dynamique et humour. L’arsenal reste inchangé, mêlant armes à feu, corps à corps et utilisation du fouet. Le rythme est bien dosé, avec des phases calmes propices à l’exploration et des pics d’intensité qui viennent relancer l’adrénaline.

Par rapport au jeu de base, L’Ordre des Géants apporte de nouveaux environnements, de nouveaux personnages, quelques séquences en bateau adaptées depuis celles de Sukhothaï, ainsi qu’une mise à jour technique notable avec l’ajout du RTX Hair pour un rendu capillaire plus réaliste sur les configurations PC haut de gamme. On note aussi l’ajout de nouvelles stations radio et d’options de confort, comme un inventaire rapide amélioré.

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Toujours aussi beau

Visuellement, le DLC confirme le savoir-faire de MachineGames. Les textures sont détaillées, qu’il s’agisse des murs humides des catacombes, des pierres sculptées des sanctuaires ou des artefacts anciens que l’on découvre au détour d’un couloir. Le jeu de lumière est particulièrement soigné, avec des torches et des bougies qui projettent des ombres mouvantes, et des reflets aquatiques qui renforcent l’immersion. Les animations gagnent en fluidité, et Indy lui-même bénéficie d’expressions faciales plus nuancées grâce aux améliorations apportées par le patch 5, déployé en même temps que le DLC.

La direction artistique reste fidèle à l’esprit Indiana Jones, mêlant authenticité historique et touches pulp assumées. Les souterrains romains sont crédibles et immersifs, même si l’on peut regretter une certaine répétitivité visuelle dans les couloirs les plus étroits. Quelques panoramas marquants viennent toutefois rompre cette monotonie, notamment lors de l’arrivée dans certaines salles monumentales où l’on ressent pleinement la démesure architecturale de l’Ordre.

Côté performances, l’optimisation est propre sur consoles, avec un framerate stable et des temps de chargement réduits, le jeu tourne toujours comme il faut sur Xbox Series X. Sur PC, le RTX Hair apporte un plus esthétique, mais au prix d’une baisse de performances notable sur les configurations moins puissantes.

Une bande-son qui nous régale toujours

La bande-son de L’Ordre des Géants est à la hauteur des attentes. Les compositions originales s’intègrent parfaitement à l’univers, alternant entre thèmes orchestraux épiques et ambiances plus feutrées pour les phases d’exploration. Les bruitages sont précis et immersifs : le craquement du bois, le clapotis de l’eau, le frottement du cuir du fouet ou encore l’écho des pas dans les couloirs vides contribuent à créer une atmosphère crédible. Le doublage, enfin, reste de qualité, avec un Indy toujours aussi charismatique et des personnages secondaires bien interprétés.

Indy est toujours là !!

L’Ordre des Géants n’est pas une révolution, mais il remplit parfaitement son rôle d’extension narrative. Il offre une aventure dense, rythmée et visuellement soignée, qui prolonge avec plaisir l’expérience du jeu de base tout en étant accessible. Sa durée de vie modeste est compensée par la qualité de sa mise en scène et la richesse de ses environnements.

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