HYKE: Northern Light(s)

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Graphisme8
Animation8
Gameplay7.3
Bande-Son6.5
Intérêt7.5
7.5

Dans un paysage vidéoludique où les productions AAA se disputent l’attention, HYKE: Northern Light(s) propose une approche singulière en mariant action-RPG et détente camping. Développé par Blast Edge Games et édité conjointement par Aniplex et Akatsuki Games, ce titre en pixel art sorti le 19 septembre 2025 sur PC Steam, Nintendo Switch et PlayStation 5 nous emmène dans un voyage initiatique aux côtés de Hyke, jeune sorcière en quête de sa mère disparue. Le jeu est disponible

Une Odyssée de Sorcière aux Terres Interdites

L’histoire de HYKE nous plonge dans un monde post-apocalyptique ravagé par la guerre entre humains et sorcières. Hyke, protagoniste aux cheveux blancs et fille de la redoutable Sorcière de la Ruine, entreprend un périple à travers des territoires hostiles appelés les Zones Interdites pour retrouver sa mère disparue. Accompagnée de son amie Riko et guidée par une mystérieuse voix radio, elle découvrira progressivement des vérités sur sa famille et le conflit qui a déchiré le monde.

Le récit se structure en sept chapitres, chacun centré sur la rencontre d’une nouvelle sorcière gardienne qui rejoindra l’équipe après avoir été vaincue en combat de boss. Une formule classique, rappelant les codes de l’animation japonaise, qui fonctionne correctement mais qui manque parfois d’originalité. Les développeurs assument pleinement l’univers de magical fantasy baroque, avec des archétypes de personnages familiers aux amateurs de mangas shôjo, sans toutefois chercher à transcender les clichés du genre.

Je trouve que le potentiel de l’univers aurait pu être mieux exploité, peut-être sous forme de manga ou Visual Novel, vu les codes adaptés à cette production.

Le contenu narratif s’étend sur une durée d’environ 15 heures pour l’aventure principale, pouvant s’allonger jusqu’à 20 heures en explorant l’ensemble des missions secondaires. Bien que la traduction française soit présente parmi les 13 langues supportées, elle souffre malheureusement de nombreuses maladresses avec des erreurs de temps, de pronoms et d’attribution de dialogues.

Nerveux, Magique, mais qui mérite mieux

Le cœur de HYKE repose sur un système d’action-RPG en vue de dessus rappelant les Zelda 2D. Chaque sorcière dispose d’un style de combat unique et de compétences spécialisées, créant une diversité mécanique impressionnante. Hyke, personnage principal polyvalent, maîtrise attaques à distance et sorts de soin, tandis que Riko adopte une approche canonglass avec sa capacité de transformation en lapin géant. Mother Brain transforme quant à elle le gameplay en twin-stick shooter avec ses drones et armes à feu.

Le système de combat permet de changer de personnage à volonté, offrant diverses stratégies pour aborder chaque situation. Les combats se déroulent en temps réel avec des attaques physiques sans cooldown et des sorts magiques nécessitant un temps de récupération. Les affrontements peuvent devenir frénétiques avec de nombreux ennemis à l’écran, rappelant parfois l’intensité de Hades dans le besoin constant de mouvement tactique.

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Néanmoins, plusieurs faiblesses ternissent l’expérience. La répétitivité du gameplay devient problématique sur la durée, avec des niveaux en couloirs et des objectifs similaires qui lassent rapidement et l’équilibrage imparfait transforme certains personnages en choix évidents.

Quand la magie rencontre le Bivouac

L’originalité principale de ce jeu réside dans ses phases de camp entre les missions d’exploration. Équipée d’un 4×4 et de tout l’attirail du campeur professionnel, Hyke peut installer et personnaliser son campement avec tables, chaises, tentes et équipements décoratifs achetés dans les villes locales, donnant un petit effet cosy pour les amateurs du genre.

Le système culinaire constitue l’élément le plus développé de cette partie détente. En combinant ingrédients récoltés et ustensiles achetés, on peut cuisiner des plats offrant des bonus statistiques pour les missions suivantes. Chaque région propose ses propres recettes. Un jukebox permet également d’écouter diverses musiques au camp, compensant partiellement la répétitivité de la bande sonore en mission.

Les sorcières peuvent être améliorées via un arbre de compétences utilisant les ressources collectées, et des missions secondaires se débloquent régulièrement pour obtenir équipements supplémentaires et monnaie. Malheureusement, les personnages n’interagissent jamais vraiment avec les éléments de décoration posés, et l’espace de camping s’avère rapidement trop exigu pour accueillir confortablement l’équipe grandissante.

Une Vision Pixel Art Réussie

HYKE impressionne par son pixel art 2D coloré et détaillé. Les environnements variés, de la forêt automnale irradiée de Neverland à l’île tropicale robotisée de Savage Island, en passant par la parodie d’Area 51 baptisée Fifty-One, offrent une diversité bienvenue et des arrière-plans soignés. Les sprites des personnages respectent fidèlement les superbes character designs officiels, un exploit technique notable compte tenu de leur taille réduite.

Chaque région possède sa propre identité visuelle thématique, bien que les décors individuels manquent parfois de variété au sein d’une même zone. Les effets visuels des sorts magiques sont de qualité et renforcent le sentiment de puissance des sorcières. Le style assume pleinement son esthétique manga/anime avec des couleurs vives et des personnages expressifs, venant d’un jeu édité par Aniplex cela n’est pas du tout étonnant.

Techniquement sur PC Steam, le jeu tourne sans accroc majeur et supporte une gamme étendue de langues. Les contrôles répondent correctement, que ce soit au clavier/souris ou à la manette, bien que cette dernière semble plus adaptée au gameplay action. Le titre propose deux niveaux de difficulté Aventure et Action pour s’adapter aux préférences des joueurs.

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Le jeu tourne sans soucis sur les machines les plus modestes aux plus haut de gamme et sans soucis sur les machines portables comme le Steam Deck ou la Legion Go.

Une ambiance sonore en demi-teinte

La bande sonore présente un bilan contrasté. La chanson thème « Silhouette feat. Isekaijoucho » interprétée par le projet HYKE s’avère mémorable et plante parfaitement l’ambiance mélancolique du voyage de Hyke. Les compositions musicales varient selon les régions explorées, apportant une coloration sonore appropriée à chaque environnement.

Cependant, la répétitivité constitue le principal défaut audio du jeu. Au sein d’une même zone, les thèmes musicaux tournent en boucle de manière lassante, j’en suis arrivé à devoir couper le son pour ne pas craquer. Le jukebox du campement permet heureusement d’écouter différentes pistes, mais ces musiques ne nous accompagnent malheureusement pas en mission.

Les voix, exclusivement en japonais, apportent une authenticité bienvenue aux personnages principaux, bien que curieusement, seules les conversations de camp soient doublées tandis que l’histoire principale reste muette et c’est dommage.

Une aventure qui sait où se placer

Dans l’écosystème des action-RPG pixel art, HYKE se positionne entre Stardew Valley pour son aspect cozy et Hades pour son gameplay d’action frénétique. Il partage avec Eastward l’esthétique pixel art soignée et l’ambiance post-apocalyptique, mais s’en distingue par son système de camping et ses combats en temps réel.

Comparé aux productions similaires à 29,16€, le rapport qualité-prix semble correct pour les 15-20 heures de contenu proposées, surtout avec la réduction de lancement de 10% sur Steam jusqu’au 2 octobre. Le titre s’adresse particulièrement aux amateurs de pixel art, de culture manga/anime et aux joueurs recherchant une expérience plus détendue que les action-RPG traditionnels.

Une Aventure Plaisante mais Perfectible

HYKE: Northern Light(s) constitue une expérience plaisante malgré ses imperfections. Son concept original mêlant sorcellerie, voyage initiatique et camping détente mérite d’être salué, tout comme sa réalisation technique pixel art remarquable et la diversité de ses mécaniques de combat. Les amateurs du genre visual manga et d’action-RPG cosy y trouveront leur compte, particulièrement lors de sessions courtes évitant la répétitivité.

Cependant, on ne peut ignorer les limitations qui empêchent le titre d’atteindre son plein potentiel. La répétitivité structurelle, l’équilibrage perfectible, et l’exploitation insuffisante des mécaniques camping laissent une impression mitigée après la quinzaine d’heures nécessaires pour boucler l’aventure.

HYKE: Northern Light(s) demeure recommandable aux joueurs cherchant une aventure originale et visuellement réussie, à condition d’accepter ses défauts et de privilégier des sessions de jeu espacées. Un titre honnête qui aurait mérité un développement plus poussé pour pleinement concrétiser sa vision ambitieuse du road trip magique post-apocalyptique.

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