Rog Xbox Ally X

Depuis quelques années, la mode du gaming PC s’est matérialisée avec l’arrivée des machines dites Handheld, des PC compacts déguisés en consoles. Parmi les pionniers, on trouve des marques comme GPD, qui a lancé ses modèles dès 2016, ou encore OneXPlayer, des appareils puissants mais souvent très chers et aux suivis parfois problématiques. Bien sûr, Valve a marqué un tournant avec son emblématique Steam Deck, sorti début 2022, qui a démocratisé ce format auprès du grand public grâce à une expérience orientée plug and play et un prix très abordable grâce à son système SteamOS.
Depuis, d’autres acteurs se sont lancés comme Lenovo avec sa Legion GO ou ASUS avec sa ROG Ally. ASUS et Microsoft se sont associés pour proposer la ROG Xbox Ally et la ROG Xbox Ally X, cette dernière intégrant un nouveau processeur spécialement conçu pour cette machine. J’ai eu la chance de tester ce PC handheld, alors la question est, est-ce que ce nouveau modèle vaut-il vraiment le coup comparé à la génération précédente de la ROG Ally ? Installez-vous confortablement, préparez votre chocolat chaud, et c’est parti pour la lecture.
Un design qui assume ses ambitions ergonomiques
La première chose qui frappe en prenant en main la ROG Xbox Ally X, c’est son design noir sobre qui tranche avec le blanc de la ROG Ally originale. Mais c’est surtout l’ergonomie qui marque une évolution majeure. Asus a pris le risque d’ajouter des poignées proéminentes inspirées des manettes Xbox, et le pari est globalement réussi.
Avec ses 715 grammes, la Machine n’est pas la plus légère du marché, mais la répartition du poids est intelligente. Les poignées permettent de mieux envelopper la machine avec les paumes, ce qui réduit la fatigue lors des longues sessions. Pendant mes tests, j’ai pu enchaîner trois heures de jeu sans ressentir de crampes, ce qui n’était pas le cas avec la ROG Ally classique.
Les dimensions restent raisonnables (290,8 x 121,5 x 50,7 mm), mais la Xbox Rog est clairement plus volumineuse qu’une Steam Deck ou qu’une Switch 2. Dans un sac à dos, elle prend de la place. Ce n’est pas la console que vous glisserez dans une poche, mais plutôt celle qui accompagnera vos déplacements en train ou en avion.
Le bouton Xbox dédié, positionné à gauche de l’écran, constitue une nouveauté bienvenue. Il donne un accès instantané à la Game Bar et permet de naviguer rapidement entre les applications sans repasser par le bureau Windows. Les gâchettes ont également été retravaillées avec une course plus profonde et une sensation plus premium.
AMD Ryzen AI Z2 Extreme et Radeon 890M
Sous le capot, la ROG Xbox Ally X embarque le tout nouveau processeur AMD Ryzen AI Z2 Extreme, une puce gravée en 4 nm qui marque un bond en avant par rapport au Z1 Extreme de la génération précédente.
Cette puce dispose de 8 cœurs CPU (3 cœurs Zen 5 et 5 cœurs Zen 5c) pouvant atteindre une fréquence maximale de 5 GHz. La partie graphique intégrée, basée sur l’architecture RDNA 3.5, compte 16 unités de calcul (CU) avec une fréquence pouvant grimper jusqu’à 2,9 GHz. Sur le papier, cela en fait des chiffres, en pratique selon les jeux on obtient une augmentation de performance située entre 23 % et 40 % vis-à-vis du Z1 Extreme.
L’APU qui équipe la ROG Xbox Ally X intègre aussi un NPU (Neural Processing Unit) dédié, ce qui le distingue clairement de la génération précédente mais aussi des autres machines qui auront un Z2 Extreme sans cette puce.
Ce coprocesseur IA, baptisé XNDA2 par AMD, est capable de gérer jusqu’à 50 TOPS de calcul IA (téra-opérations par seconde) selon les fiches techniques officielles. Il est directement intégré au SoC et fonctionne de manière indépendante du CPU et du GPU, permettant de déléguer des tâches spécifiques d’intelligence artificielle sans impacter les performances de jeu, je pense surtout que ce NPU va servir pour les tâches d’optimisation de la machine mais aussi pour les technologies comme Auto SR (un DLSS fait par Microsoft qui utilisera ce NPU pour renforcer les capacités de la machine) mais qui arrivera plus tard.
La RAM n’est pas en reste avec 24 Go de LPDDR5X cadencée à 8000 MT/s . Pour une résolution en 1080p et une machine orientée uniquement gaming, cela permet de ne jamais se sentir limité, même dans les jeux AAA les plus gourmands et c’est amplement suffisant, je vous conseille de régler la quantité de Vram pour le GPU dans Armory Crate à 10gb pour être tranquille dans n’importe quelle condition.
Le stockage de base est un SSD NVMe PCIe 4.0 de 1 To au format M.2 2280 ENFIN, pourquoi ? Car il s’agit de la taille standard de tous nos SSD NVME donc cela facilite grandement les upgrades : on peut facilement remplacer le SSD par un modèle de 2, 4 ou même 8 To si on le souhaite et de souvenir Asus ne fait pas sauter la garantie de la machine du moment que vous ne faites pas de bêtises, genre abîmer les composants internes en touchant ou customisant.
Asus propose quatre modes de performance : Silencieux (13W), Windows et Performance (17W) et Turbo (25W sur batterie, 35W branché). Cela permet d’ajuster la consommation selon l’usage, même si dans les faits, on se retrouve souvent à utiliser le mode Turbo pour tirer le maximum de la machine.
La gestion thermique a aussi été revue. Les ventilateurs sont 23 % plus petits mais utilisent des pales 50 % plus fines, ce qui permet d’augmenter le flux d’air de 24 %. Une troisième sortie d’air a été ajoutée sur le bord supérieur.
Ah c’est sûr que j’aurais tellement voulu avoir un AMD Strix Halo, mais la machine n’aurait pas coûté ce prix-là …. Le coût de la puce AMD Strix Halo seule, en tant que composant matériel, est estimé entre 2000 $ et 2300 $ HT (environ 2200 à 2500 € TTC) sur le marché des mini-PC et appareils haut de gamme qui l’utilisent, donc je vous laisse imaginer le prix de la machine à la fin.
L’écran, pourquoi être resté sur 7 pouces ?
L’écran IPS de 7 pouces affiche une définition Full HD de 1920 x 1080 pixels avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz et le support du VRR (Variable Refresh Rate) via FreeSync Premium. La luminosité maximale annoncée est de 500 nits.
Après recherche sur des sites fiables qui possèdent des mires d’analyse, la luminosité effective tourne plutôt autour de 480 nits, ce qui reste correct pour une utilisation en intérieur mais peut se révéler un peu juste en plein soleil.
Le contraste mesuré atteint environ 1364:1 avec une couverture de 100% du gamut sRGB ( ensemble des couleurs qu’un écran peut reproduire), donc un écran avec un gamut sRGB à 100%% signifie qu’il peut reproduire exactement toutes les couleurs sRGB avec fidélité.
Pourquoi ne pas avoir opté pour un écran OLED comme sur la Steam Deck OLED ? L’efficacité énergétique et la gestion thermique. Un écran IPS consomme moins et chauffe moins, ce qui permet de préserver l’autonomie et de maintenir des performances stables sur la durée, mais aussi de coût.
Soyons honnêtes, je pense qu’Asus avait des stocks d’écran de Rog Ally en réserve, et puis bon sang ASUS, pourquoi avoir laissé ces barres noires qui gâchent une partie de l’écran….vous aviez l’occasion de corriger cela….
Bon, je reconnais aussi que l’écran fait un bon travail. Les couleurs sont fidèles, la réactivité de 7 ms est suffisante pour éviter le flou de mouvement, et le taux de rafraîchissement de 120 Hz apporte une vraie fluidité dans les jeux qui parviennent à atteindre ces cadences, mais j’aurais vraiment voulu un écran de 8 pouces ça aurait été PARFAIT.
Il est possible d’alterner entre 720p, 900p et 1080p, pour ma part je vous recommande de rester en 900p pour les jeux les plus gourmands, sur un écran de cette taille la différence entre 900p et 1080p ne vous sera pas perceptible mais vous gagnerez en performance et donc plus d’images par secondes
Et le gaming dans tous cela ?
Bon, tout cela c’est beau, mais le plus important c’est quoi ? Les performances dans les jeux. J’ai testé quelques titres pour évaluer les capacités réelles de la machine, et les résultats sont… Nuancés et aussi prometteurs. MAIS ATTENTION !! La machine vient à peine de sortir, le processeur est tout récent. Au fur et à mesure du temps, des mises à jour se feront pour renforcer et optimiser la machine, les débuts de la rog ally en Z1 extrême ou encore du steam deck avec STEAM OS n’étaient pas glorieux aussi et maintenant c’est tout le contraire.
Pour comparer avec un Z1 extreme , je remercie un de mes collègues qui est venu avec sa Rog Ally X et tous les tests comparatifs ont été fais avec les mêmes réglages de TDP et options graphiques avec ajustements de son coté pour obtenir un résultat proche.
Clair Obscure Expédition 33
En mode Turbo 25W avec les paramètres en moyen, résolution native 900p, avec le XESS en mode équilibré j’obtiens en moyenne 45-50fps en combat et plus en zone ouverte. Pour un jeu Unreal 5 et non optimisé pour les appareils nomades c’est vraiment correct. En 17 W le jeu se situe entre 32-37 fps, vraiment surpris. Vis-à-vis du Z1 Extreme qui tournait plus dans les 30-33 fps en faible avec le XESS en performance à 25W et jusqu’à 45-50 fps en zone ouverte.
Keeper
Le petit dernier de Double Fine tourne aussi dans des conditions correctes sur la Xbox Ally X, en étant en 900p, options en moyen et 25W. Le jeu tourne entre 35-40 fps de moyenne avec le FSR en équilibré, vous pouvez avoir 60 fps avec le framegen activé en plus. En mode 17W le jeu se maintient dans les 40-45 fps. En versions Z1 extreme on obtien dans les 30-35 fps en faible et dans les 45-50 fps avec le framegen à 25W.
Ninja Gaiden 4
Alors là j’ai été bluffé, en 900p, les options en faible (pas d’options moyennes pour la majorité des options) sauf les textures en élevé, en mode 25W le jeu tourne entre 50-70 fps selon les zones avec le FSR en équilibré et niveau visuel juste wahou rien à redire, on peut mettre en moyen pour les textures pour gagner encore en performance, franchement chapeau les devs. Le jeu tourne très bien aussi sous Z1 Extreme en faible avec le FSR en performance. En 720p qu’importe la machine on arrive à aller se frotter au 100-120 fps tout en faible et un peu de bidouillage avec le logiciel Radeon.
Black Myth Wukong
Là aussi, belle surprise, j’ai laissé le jeu en 1080p, toutes les options en moyen, FSR activé avec le framegen. Le jeu tourne à 25W entre 60-70 fps sans sourciller, même en plein combat avec plusieurs ennemis à l’écran. On peut chuter vers les 50-55 fps avec des attaques de boss bien chargées. En Z1 Extreme on obtenais dans les 44-52 fps, avec FSR et framegen d’activé et toutes les options en bas.
Cyberpunk 2077
CB2077, on ne présente plus ce mastodonte, il était évident que je teste ce jeu et ben là aussi j’en ai eu des baffes, 1080p, Textures en élevées, qualité des modèles en élevé, pas de raytracing, tout le reste en moyen, Densité de foule en élevé (ouais je suis allé fort) FSR 3 en qualité et framegen activé, tenez-vous bien j’ai obtenu entre 70 et 80 fps de nuit en plein ville, j’ai littéralement halluciné d’un tel résultat. Sous Z1 extreme je n’arrivais même pas a atteindre les 60 fps stable en faible mais on s’y approchait, la je peux le dire il y a un sacré gain.
Silent Hill F
Le dernier jeu de Konami m’a surpris en termes de fonctionnalités, 1080p, en Lumen haut, le reste en moyen avec FSR équilibré et sous 25W le jeu tourne entre 50-60 fps sans soucis, sous Z1 extrême on arrive aussi à être dans les 42-50 fps avec quelques ajustements en bas sans soucis.
Doom The Dark Ages
Pour conclure cette vague de jeux, j’ai pris le parti de choisir aussi le dernier DOOM, que j’avais testé et ce jeu a reçu un patch avec un mode sobrement appelé Console Portable pour les paramètres graphiques (mais ce n’est pas une console roooh), et mettant ce mode en 1080p avec le FSR en Qualité et framegen le jeu tourne à 70 fps en moyenne sans soucis, sous Z1 Extreme on tourne dans les 50-60 fps mais cette fois avec le FSR en équilibré, du très bon là aussi.
Tous mes tests de jeux n’ont pas dépassé les 75-77 degrés MAX et généralement je tournais plus autour des 67-70 degrés, une fois que j’arrêtais un jeu on redescendait vite sous les 50 degrés.
Hormis le gain de puissance non négligeable du nouveau processeur, ses avantages vont aussi dans une meilleure gestion de la dissipation thermique, mais aussi une meilleure stabilité du Low 1%, on prends toutes les images affichées pendant le jeu, le Low 1% correspond à la moyenne des images qui ont mis le plus de temps à s’afficher (les plus lentes), soit le 1% inférieur.
Cela montre les pires moments de performance, par exemple lorsque le jeu ralentit légèrement ou qu’il y a des saccades. Cette mesure est importante parce qu’elle représente la fluidité ressentie dans les moments difficiles, contrairement à la moyenne générale qui peut être élevée mais cacher des ralentissements gênants.
Ainsi, plus le Low 1% est proche de la moyenne, cela signifie que le jeu est fluide et stable, sans gros pics de ralentissement, tandis qu’un « Low 1% » très bas indique que même si la moyenne semble correcte, on subit régulièrement des à-coups qui nuisent à l’expérience.
Exemple plus parlant, imaginons on joue à un jeu comme Call of Duty. Pendant une session de jeu, on tourne en moyenne à 80 fps, ce qui est excellent. Cependant, si on regarde le Low 1% , on voit qu’il est à 15 FPS.
Mais dis moi Jamy, que signifie ce Low 1% à 15 FPS ? Cela veut dire que pendant 1% du temps (soit environ 0,6 seconde sur une minute de jeu), le jeu ne tourne qu’à 15 FPS, c’est-à-dire qu’il y a des micro-saccades ou des ralentissements perceptibles.
Et de ce coté la le processeur de la Rog Xbox Ally X est très performant sur ce point. ( je sens que je vous ai perdu sur ce coup)
Donc…. Les résultats de performances sont vraiment bons mais je suis honnête ces jolis chiffres sont obtenus grâce à une utilisation massive des technologies d’upscaling et de génération d’images. Avant, pour jauger la puissance d’une machine, surtout d’une carte graphique, on regardait la puissance brute donc sans upscalling et framegen mais malheureusement….ça c’était avant. et quand on voit les résultats avec la Rog Ally X , elle se débrouille toujours bien.
Autonomie c’est mieux mais c’est toujours compliqué
Avec sa batterie de 80 Wh (contre 40 Wh sur la ROG Ally originale), la ROG Xbox Ally X devait révolutionner l’autonomie des PC portables Windows. La réalité est plus contrastée.
En navigation web légère, j’ai effectivement mesuré près de 8 heures d’autonomie, ce qui est impressionnant. Mais bon… personne n’achète ce genre de machine pour surfer sur le web.
En jeu, l’autonomie tombe à environ 2h30-3h en utilisation intensive, ce qui reste dans la moyenne du marché pour ce type de machine, voir 1h30-1h45 pour les gros gros jeux. Avec des réglages optimisés et des jeux moins gourmands, on peut étirer jusqu’à 4 à 5 heures, voire 6 heures sur des indés peu exigeants.
L’utilisation du streaming via Xbox Cloud Gaming ou GeForce Now permet d’approcher les 6-7 heures d’autonomie, toujours à condition d’avoir un excellent réseau wifi et un bon débit chez vous ou un bon réseau 5g si jamais vous passez par votre mobile en partage de connexion.
La charge rapide en 65W (un chargeur 100W est recommandé pour une charge optimale) permet de récupérer une bonne partie de la batterie en une heure environ.
Le mode veille intelligent marche bien, anecdote : lors de la rédaction de l’article sur la machine, j’ai laissé tourner la machine au menu de l’interface xbox et elle s’est mise en veille. Jusque-là, normal, j’avais oublié de l’éteindre. J’ai été surpris le lendemain de voir que niveau batterie je n’avais même pas perdu quelques pourcents au total.
Connectique
On trouve deux ports USB-C : un port USB4 compatible Thunderbolt 4 avec DisplayPort 2.1 et Power Delivery 3.0, et un port USB 3.2 Gen 2 avec DisplayPort 2.1. Cette configuration permet de connecter la Xbox Rog à un dock, un écran externe, ou même un GPU externe via le ROG XG Mobile et ainsi transformer la machine en un véritable PC de bureau (mais cela coûte TRÈS CHER).
Le lecteur de carte microSD supporte la norme UHS-II, ce qui permet d’étendre facilement le stockage sans avoir à ouvrir la machine. La prise jack 3,5 mm est toujours présente pour les puristes du son filaire.
La déception pour moi vient du fait que la machine se veut Future Proof, mais Asus a décidé de laisser le module WIFI 6E de la Rog Ally X et non de mettre un module WIFI 7, inacceptable pour une machine à un tel prix.
le bouton d’allumage possède un capteur d’empreinte comme sur les précédents modèles de Rog Ally, cela permet de vite se connecter à Windows avec la fonction Windows Hello.
Des haut-parleurs qui font le job
Les haut-parleurs conservent la base audio de la ROG Ally X originale tout en bénéficiant de légères optimisations pour le nouvel écosystème Xbox intégré. L’application Dolby Access permet de faire des profils audio qui correspondront aux goûts de chacun.
Nous sommes donc équipés :
- De deux grands haut-parleurs frontaux stéréo orientés vers nous avec un bon volume sans grésillement ou distorsion du moins jusqu’à 75-78% de volume avec une bonne qualité audio.
- D’un amplificateur intelligent (Smart Amp) qui surveille en temps réel la température et la distorsion.
- D’une compatibilité Dolby Atmos complète, certifiée pour les haut-parleurs intégrés, le casque jack 3,5 mm et le Bluetooth.
- D’un microphone à réduction AI du bruit en chat vocal sur Xbox Game Pass ou Microsoft Teams
L’interface Xbox une vraie valeur ajoutée ?
La grande nouveauté, c’est l’intégration de l’interface Xbox en plein écran, une surcouche logicielle développée par Microsoft spécialement pour cette machine.
Au démarrage, la Rog Xbox lance directement cette interface sans passer par le bureau Windows 11. On se retrouve dans un environnement qui rappelle fortement l’interface de la Xbox Series, avec l’accès direct à sa bibliothèque de jeux, au Game Pass, aux amis Xbox, et à toutes les fonctionnalités de l’écosystème Microsoft Xbox.
Le but est d’avoir une expérience beaucoup plus console qui évite de se perdre dans les méandres de Windows. L’interface regroupe les jeux installés quelle que soit leur plateforme d’origine (Steam, Epic Games Store, Microsoft Store, etc.). La navigation à la manette est fluide et intuitive. L’intérêt aussi de cette surcouche permet d’économiser des ressources, certaines fonctions de Windows 11 sont complètement désactivées et ainsi optimiser le côté jeux pour avoir de meilleurs résultats.
Mais premier bémol, pour installer les différents launchers, comme Steam, GOG, Epic Game Store and co, il faudra aller sur les sites pour les télécharger et les installer, tout comme les jeux, il faut passer par le launcher concerné pour installer vos jeux. Vous ne pouvez pas installer les jeux Steam depuis votre interface Xbox, l’interface Xbox sert juste de raccourci.
Le bouton Xbox fait apparaître une barre latérale permettant d’accéder rapidement aux paramètres, aux amis, aux captures d’écran, et au Command Center d’Asus pour les réglages avancés.
Cependant, cette surcouche ne fait pas de miracles. Windows 11 reste en dessous, et il arrive régulièrement de devoir basculer sur le bureau classique pour certaines opérations : installation de pilotes, configuration d’applications tierces, résolution de bugs. Certains jeux se lancent avec les contrôles clavier/souris par défaut et nécessitent de passer par Armoury Crate pour activer la manette.
Les logiciels tiers n’apparaissent pas dans la bibliothèque de l’interface Xbox. Nous sommes obligés soit de passer par l’interface bureau de Windows 11 ou par Armory Crate si les logiciels sont référencés. Autre bémol aussi, c’est que revenir vers l’interface Xbox demande un reboot du PC pour optimiser les ressources, ceci n’est pas obligatoire mais cela reste frustrant.
Sans parler aussi des bugs rencontrés quand on souhaite passer d’une interface à une autre, c’est un début mais ce n’est pas encore polish polish.
L’interface Xbox est aussi disponible sur les machines antérieures comme Rog Ally ou Legion Go.
L’expérience est donc plus cohérente que sur une ROG Ally classique, mais elle n’atteint pas encore la simplicité d’une Steam Deck sous SteamOS. Il reste une courbe d’apprentissage, surtout pour les joueurs console qui n’ont pas l’habitude de Windows. Ce n’est pas encore aujourd’hui que Plug and Play et PC rimeront, même si Steam OS est ce qui se rapproche le plus actuellement.
Machine premium pour construction premium ?
L’appareil est bâtie autour d’une coque en polymère rigide, mélangée à du polyester et du polyuréthane (PU), offrant une structure solide tout en restant relativement légère à 715 g. On ressent la finition premium de la machine, bien que certains éléments, comme la coque, puissent donner un effet de « sonner creux » à cause de leur texture plastique. L’écran tactile de 7 pouces est protégé par un verre Corning Gorilla Glass DXC, réputé pour sa résistance aux rayures et son traitement anti-reflets, ce qui est un plus pour une machine portable exposée à différents environnements. Évidemment, que ce soit un smartphone, tablette ou PC de ce genre, prenez une housse de transport/protection.
En parlant de housse….je trouve cela honteux de faire payer une machine à 900€ et ne pas fournir de chargeur ou de sacoche de transport/protection quand on sait que Valve ou même Lenovo le font …..même pas de câble d’alimentation USB-C. le package comprend la machine et un support en carton…..non Asus non….pas à ce prix là !!
Le revêtement a un grip gravé qui assure une bonne adhérence, limitant le glissement même après plusieurs heures de jeu. Ayant de grandes mains, je n’ai pas ressenti de fatigue après de longues sessions.
Les poignées directement inspirées des manettes Xbox Series sont épaisses et bien sculptées, ce qui facilite une bonne prise en main, même lors de sessions prolongées. Cette machine est plus imposante et lourde que ses concurrentes (Steam Deck, Switch 2, Legion Go).
Les boutons et sticks analogiques héritent de l’expérience Microsoft, avec une disposition asymétrique très proche des manettes Xbox, garantissant une familiarité bienvenue pour les joueurs Xbox. Les gâchettes sont légèrement plus larges que sur l’ancienne ROG Ally, avec une course améliorée. La croix directionnelle est par contre une grosse déception : imprécise et peu qualitative, elle reste l’un des points faibles ergonomiques. Deux boutons arrière reprogrammables sont présents, mais leur position relativement haute sur la coque peut demander un effort, gênant pour les petites mains.
Toute la connectique (USB-C, micro SD, prise casque, boutons volume, bouton marche) est regroupée sur la tranche supérieure, ce qui est pratique pour la visibilité mais peut empêcher un usage confortable lorsqu’on branche plusieurs accessoires simultanément.
Un marché fort concurrentiel
Face à une Steam Deck OLED vendue 569 euros pour le modèle 512 Go avec écran OLED, la ROG Xbox Ally X à 899 euros se positionne clairement dans le haut de gamme.
Elle offre des performances brutes supérieures, un écran plus défini (1080p vs 800p) et plus fluide (120 Hz vs 90 Hz), ainsi qu’une meilleure autonomie théorique. Mais elle perd sur la qualité d’affichage (IPS vs OLED), la simplicité d’utilisation (Windows vs SteamOS), et surtout le prix.
Par rapport à la ROG Ally X ou non X avec son Z1 Extreme, la ROG Xbox Ally X apporte environ 23 à 40 % de performances supplémentaires selon les jeux. Est-ce que cela justifie un tel tarif ? C’est discutable. Si vous avez déjà une ROG Ally X ou non, l’upgrade n’est probablement pas indispensable. Si vous partez de zéro, la question se pose différemment.
Après étant informaticien, pour moi cette machine coûte 200-250€ de trop, inutile de vous dire que cette somme ajoutée vient du fait que le PC se nomme Asus ROG tout simplement, on paye la marque…. MAIS cela reste toujours moins cher que Lenovo et sa Legion Go 2 à 1250-1400€ selon le modèle choisi ou d’autres marques comme GPD.
Bon, mais ce PC il s’adresse à qui ?
Après plusieurs jours d’utilisation, je peux affirmer que la ROG Xbox Ally X est une excellente machine PC portable… À condition d’accepter ses compromis et son prix.
C’est bien :
- Performances en hausse significative par rapport à la génération précédente
- Ergonomie réellement améliorée avec les nouvelles poignées
- Autonomie correcte pour une machine sous Windows
- Stockage facilement upgradable au format M.2 2280 sans perte de garantie
- Interface Xbox qui simplifie l’expérience utilisateur mais…
- Connectique complète avec USB4 et Thunderbolt 4
- Dissipation thermique au top
- Bonne qualité sonore
- machine encore jeune qui va se peaufiner avec le temps, Asus est sérieux la dessus
- C’est un PC
Ce n’est pas bien :
- Prix élevé (899 euros) qui la place hors de portée de nombreux joueurs 650-700€ aurait été plus juste
- Écran IPS de bonne qualité mais qui manque de punch face à l’OLED et ces barres noires NON !!
- Performances qui nécessitent systématiquement l’upscaling et le Frame Generation pour les jeux AAA récents (c’est fini le bon temps)
- Qualité de fabrication inégale
- Pas de WiFI 7 pour une machine censée être taillée pour l’avenir de Xbox
- …C’est un Windows 11 qui reste présent en arrière-plan avec ses contraintes
- Poids et encombrement qui limitent la vraie portabilité
- Pas de chargeur ou de sacoche fournie pour le prix, oh quand même !!
- ….mais on est encore loin de Steam OS ou du plug and play annoncé
- Ce n’est pas une console de jeu !!
Au final
Ce PC s’adresse avant tout aux joueurs qui veulent profiter de leurs jeux n’importe où dans la maison (sur le canapé, au lit) ou pendant leurs déplacements (train, avion), sans vouloir se limiter à l’écosystème Steam (et bidouiller pour aller plus loin). Elle convient parfaitement aux abonnés Game Pass qui souhaitent accéder à leur catalogue en mobilité, et aux possesseurs d’une bibliothèque Xbox conséquente grâce au système Xbox Play Anywhere ou de Steam et autres launchers et qui ont le budget pour.
En revanche, si vous recherchez la meilleure expérience portable en termes de simplicité et de rapport qualité-prix, la Steam Deck OLED reste un choix plus pertinent. Et si vous voulez vraiment le meilleur du PC gaming …..monter vous un PC tout simplement.
La ROG Xbox Ally X est une machine compétente qui veut repousser les limites du gaming sur PC portable consolisé, mais elle illustre aussi les défis persistants de cette catégorie de produits, concilier performances, autonomie, portabilité et prix reste un exercice d’équilibriste que personne n’a encore parfaitement maîtrisé.
Le tout est quand même un peu gâché par le fait que la machine coûte un prix premium sans en donner la complète expérience due au manque d’accessoires qui auraient dû être fournis par défaut.