Ubisoft modifie son CLUF : exigences controversées ?

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Ubisoft modifie son CLUF : nouvelles exigences controversées pour les joueurs et renforcées pour les détenteurs de licence

Ubisoft a récemment procédé à une mise à jour significative de son contrat de licence d’utilisateur final (CLUF), introduisant des clauses plus strictes concernant les droits et obligations des utilisateurs. Ces modifications interviennent dans un contexte difficile pour l’éditeur français, marqué par plusieurs controverses récentes, notamment la condamnation de trois anciens dirigeants de l’entreprise.

La principale nouveauté de ce CLUF réside dans l’ajout d’exigences supplémentaires qui impactent directement la façon dont les clients d’Ubisoft peuvent interagir avec leur bibliothèque de jeux. Cette évolution contractuelle pourrait affecter tous les futurs titres de l’éditeur, y compris les remakes très attendus comme Assassin’s Creed 4 : Black Flag.

Le document juridique actualisé présente un caractère nettement plus restrictif que les versions précédentes, reflétant une approche plus ferme de la part d’Ubisoft concernant la gestion des licences de ses produits.

La clause de destruction obligatoire

L’aspect le plus controversé du nouveau CLUF se trouve dans l’article huit, qui traite des conditions de résiliation. Selon cette clause, lorsqu’un jeu est retiré des serveurs ou mis hors ligne, les utilisateurs sont tenus de « désinstaller immédiatement le produit et détruire toutes les copies du produit » en leur possession.

Cette exigence soulève des questions pratiques importantes, notamment concernant l’application d’une telle mesure. Il apparaît techniquement complexe pour une entreprise de vérifier effectivement qu’une copie physique d’un jeu vidéo a été détruite par son propriétaire. Cette disposition semble particulièrement stricte voir ridicule, surtout dans le contexte actuel où les débats sur la propriété physique des jeux vidéo s’intensifient, sans parler de l’image envoyée par la société aux joueurs, qui n’est pas glorieuse actuellement avec les procès et situations en cours.

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 Une influence de Stop Killing Games ?

Ces modifications interviennent parallèlement à l’essor du mouvement Stop Killing Games, qui a déjà recueilli plus d’un million de signatures. Cette initiative citoyenne exprime une forte demande de changement dans l’approche de l’industrie concernant la propriété des jeux vidéo.

Bien qu’aucun lien direct n’ait été établi entre la modification du CLUF d’Ubisoft et ce mouvement, la coïncidence temporelle interroge. Il est notable qu’Ubisoft figure parmi les entreprises les plus critiquées pour leurs pratiques de retrait de titres, et qu’elle soit la première à introduire une clause aussi particulière dans ses documents juridiques.

Le nouveau CLUF accorde également à Ubisoft et à ses concédants de licence la possibilité de résilier l’accord « à tout moment et pour n’importe quelle raison ». Cette formulation très large pourrait théoriquement permettre à l’éditeur de retirer l’accès à un jeu immédiatement après sa sortie, bien qu’un tel scénario reste improbable.

Vers quel avenir se dirige le jeu vidéo ?

Ces changements contractuels reflètent les tensions croissantes entre éditeurs et joueurs concernant les droits numériques. Alors que le mouvement Stop Killing Games continue de gagner en influence, cette modification du CLUF d’Ubisoft pourrait marquer un tournant dans la façon dont l’industrie aborde la question de la propriété des jeux vidéo.

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