Capcom Fighting Collection 2

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Graphismes9
Animation9.3
Gameplay9.1
Bande Son9
Intérêt9.1
9.1

Capcom continue de faire vivre son glorieux passé avec Capcom Fighting Collection 2, une compilation pensée pour les nostalgiques des salles d’arcade et les amoureux de la baston millésimée. Contrairement à la première compilation qui se focalisait sur l’âge d’or de la 2D pixelisée, cet opus fait la part belle à l’ère Dreamcast et aux dérivés de l’arcade Naomi, avec un mélange étonnant de hits cultes et de curiosités précieuses. La sélection peut sembler étrange à première vue, mais elle cache une belle cohérence une fois les sticks en main. Et surtout, elle donne enfin aux joueurs une manière propre, simple et officielle de rejouer à certains titres devenus difficiles d’accès.

On retrouve d’abord les deux Power Stone, véritables trésors de créativité. Ces jeux de combat en arènes interactives cassent les codes traditionnels du versus fighting pour proposer des affrontements explosifs, où les combattants peuvent courir, sauter, attraper des objets et se transformer en version surpuissante d’eux-mêmes une fois les trois gemmes en poche. Le premier jeu, plus simple, mise sur l’accessibilité immédiate, tandis que Power Stone 2 pousse le délire encore plus loin avec ses combats à quatre joueurs, ses niveaux dynamiques, ses objets loufoques et ses mini-jeux en pagaille. La collection permet de les redécouvrir dans des conditions techniques optimales, avec un affichage affûté et un mode en ligne à la hauteur. Une bénédiction pour ceux qui n’avaient jamais osé rêver d’un retour… et un frisson de douleur pour les rares vétéransdu forum de Consoles-Fan qui, à l’époque, avaient osé finir Power Stone 1 et 2 à 100 %, tous personnages débloqués, toutes cartes récupérées. Ils se reconnaîtront.

Vient ensuite Project Justice, suite directe de Rival Schools, toujours aussi généreux et survitaminé. Ce jeu à l’esthétique très manga met en scène des lycéens venus de différentes écoles japonaises s’affrontant pour défendre l’honneur de leur établissement. Le gameplay repose sur des équipes de trois combattants, avec des attaques combinées spectaculaires et un sens du spectacle permanent. Chaque personnage a une personnalité bien trempée, les décors sont inventifs, et l’ambiance générale alterne habilement entre shônen délirant et baston nerveuse. Même si Rival Schools n’est pas inclus, Project Justice reste suffisamment dense pour contenter les curieux comme les fans. Encore un joli souvenir de la Dreamcast.

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Autre plaisir : Plasma Sword, suite du discret mais marquant Star Gladiator, fait partie de la sélection. Ce jeu de combat en 3D met en scène des duels futuristes à l’arme blanche, dans une ambiance de space opera assumée. On y retrouve Hayato, June, et une galerie de personnages aussi extravagants qu’attachants, qui se battent dans des arènes en apesanteur ou sur fond de planètes lointaines. Le système de combat, basé sur des attaques tranchantes et des mouvements latéraux, rappelle parfois SoulCalibur, mais conserve une patte bien à lui. Difficile cependant de ne pas s’étonner de l’absence du premier Star Gladiator, pourtant sorti sur PlayStation, qui proposait déjà des combats plus que corrects dans des environnements plus immersifs en 3D. Pourquoi ne pas avoir inclus les deux ? Personnellement, je préfère le premier opus.

La compilation accueille également les deux Capcom vs. SNK, dont le second reste aujourd’hui une référence absolue. Ce cross-over mythique rassemble les plus grands noms de Capcom et de SNK dans un même jeu, avec une réalisation somptueuse, des musiques mémorables, et un gameplay d’une richesse incroyable. Le système des « Grooves », qui permet de choisir son style de jeu (inspiré de Street Fighter Alpha, King of Fighters ou Samurai Shodown), donne une profondeur tactique encore inégalée. Le premier Capcom vs. SNK, plus rigide et sobre, fait office de hors-d’œuvre nostalgique, mais garde une vraie valeur historique.

Street Fighter Alpha 3 Upper vient compléter le tableau avec brio. Cette version du classique de la série Alpha intègre les personnages supplémentaires apparus dans les portages consoles de l’époque, tout en conservant le gameplay rapide et technique qui a fait sa réputation. On retrouve le système de « Isms », permettant de choisir entre trois styles de jeu (A-ism, V-ism, X-ism), qui modifient radicalement la façon d’aborder chaque match. Visuellement, c’est toujours aussi stylé, avec des sprites colorés et des effets de coups bien sentis.

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En revanche, Capcom Fighting Evolution fait figure de maillon faible dans cette sélection. Ce crossover un peu bâtard, sorti en fin de vie de la PlayStation 2, propose un casting pioché dans plusieurs univers de Capcom, mais le tout manque de cohérence et de finition. Les décors, en particulier, semblent plats, sans profondeur ni vie, ce qui tranche avec la générosité visuelle des autres titres. Dommage, car l’idée était prometteuse, mais le résultat est fade, aussi bien pour l’œil que pour le gameplay.

D’un point de vue technique, cette compilation est impeccable. Les jeux tournent à merveille, les filtres d’affichage sont nombreux, les galeries regorgent de bonus visuels et sonores, et l’interface, même si un peu austère, reste fonctionnelle. Le netcode rollback garantit des combats en ligne stables et réactifs, même à l’international, ce qui était inespéré pour certains de ces titres il y a encore quelques années. Capcom a pris soin de proposer les meilleures versions de chaque jeu, sans retouche excessive, mais avec les ajustements nécessaires pour un confort de jeu moderne. En effet, certains titres comme les Capcom VS SNK peuvent dénéficier d’une résolution accrue.

Au final, Capcom Fighting Collection 2 est une proposition à la fois surprenante et précieuse. En évitant la facilité des blockbusters vus et revus, elle remet en lumière une époque charnière de la baston japonaise, où tout semblait possible, et où Capcom osait des concepts fous. On regrettera quand même quelques absents de la pioche qui viennent un peu ternir l’appréciation globale. Cette compilation reste néanmoins une célébration sincère de l’expérimentation et de la diversité, un vrai cadeau pour les passionnés, et une formidable occasion de (re)découvrir des jeux que le temps avait presque effacés. Mais je reste curieux de savoir ce qu’il se passe lors des brainstorming chez Capcom lors de la sélection des jeux qui manque parfois de cohérence.

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