Echoes of the End

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Graphisme8.5
Animation7
Gameplay7.5
Bande-Son8.2
Intérêt7.5
7.7

Le premier souffle d’un studio islandais prometteur

Il est toujours délicat de juger un premier jeu. D’un côté, on veut saluer l’effort, l’ambition, le courage même, de se lancer dans une industrie aussi exigeante que celle du jeu vidéo. De l’autre, il faut être honnête : un jeu, quel que soit son pedigree, doit être évalué pour ce qu’il propose réellement, et non pour ce qu’il aurait voulu être. Echoes of the End, développé par le jeune studio islandais Myrkur Games se trouve précisément à cette croisée des chemins. Premier projet d’une équipe encore en phase d’apprentissage, le jeu affiche une volonté artistique forte, une narration soignée, mais aussi des limites techniques et structurelles qui trahissent son statut de début.

Fondé en Islande, Myrkur Games s’est donné pour mission de créer des expériences narratives immersives, ancrées dans des mondes originaux. Echoes of the End est leur première production, et il faut reconnaître que pour un coup d’essai, le studio n’a pas choisi la facilité. Le jeu se présente comme une aventure narrative à la troisième personne, mêlant exploration, énigmes, et combats, le tout dans un univers fantasy inédit. Une ambition louable, mais qui, comme nous allons le voir, se heurte à plusieurs obstacles.

Un univers riche, une narration maîtrisée

L’un des points forts indéniables de Echoes of the End réside dans son univers. Dès les premières minutes, on est plongé dans un monde mystérieux, aux paysages variés et à la mythologie intrigante. Le jeu ne cherche pas à copier les standards du genre, mais propose une vision singulière, avec ses propres codes, ses propres peuples, et une esthétique qui lui est propre. On sent que Myrkur Games a investi beaucoup d’énergie dans la construction de cet univers, et cela se ressent dans les décors, les dialogues, et les enjeux narratifs.

Le personnage principal, Ryn, est une Vestigale. Elle se retrouve mêlée avec son frère Cor à un conflit avec une force armée nommée les Dalsmen qui ont aussi  leur propre Vestigale, qui veut détruire le territoire de notre héroïne. Ryn est une protagoniste bien écrite. Son passé, ses motivations et ses interactions avec les autres personnages sont crédibles et nuancés. Le jeu ne tombe pas dans le piège du manichéisme, et propose une narration qui prend le temps de développer ses thèmes. Les dialogues sont globalement bien construits, même si certaines scènes manquent de naturel ou de rythme. Le jeu adopte une approche contemplative.

Une direction artistique soignée, mais des limites techniques évidentes

Echoes of the End est un jeu très agréable visuellement. Les environnements sont variés, les jeux de lumière bien pensés, et la palette de couleurs contribue à l’ambiance générale nous rappelant les zones nordiques. Il ne s’agit pas d’un jeu photoréaliste, mais d’une œuvre qui mise sur la cohérence esthétique plutôt que sur la surenchère graphique. Et sur ce point, Myrkur Games réussit son pari : le monde de Ryn est agréable à parcourir, et certaines scènes offrent de vrais moments de poésie visuelle.

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Cependant, sur le plan technique, le jeu montre quelques difficultés. Sur PC, plusieurs options graphiques pourtant devenues standards sont absentes lors du test qui arriveront plus tard. Il n’y a pas de prise en charge du NVIDIA Reflex, ni de Frame Generation, ce qui limite les performances sur les configurations modernes. Le HDR, pourtant annoncé, est actuellement désactivé, ce qui prive les joueurs équipés d’écrans compatibles d’une expérience visuelle plus riche. De manière générale, les options de personnalisation graphique sont assez basiques, ce qui peut frustrer les joueurs PC habitués à affiner leur expérience.

Pendant ma progression, j’ai rencontré quelques couacs techniques comme des micros-freezes, chute de FPS, légers bugs visuels. Équipé d’une RTX 4090 et d’un processeur I9 13900k avec 64 gb de RAM, le jeu tournait dans les 95-130 fps en fonction des endroits avec le DLSS qualité activé en 3440*1440, le support des écrans 21/9 et 32/9 est pris en compte.

Ces soucis techniques ne rendent pas le jeu injouable, loin de là, mais elles témoignent d’un manque de maturité dans l’optimisation sur PC. On sent que le studio a concentré ses efforts sur la narration et la direction artistique, au détriment de la performance pure. C’est compréhensible pour un premier projet, mais cela reste un point à noter pour les joueurs exigeants.

Des animations encore trop rigides

L’un des aspects les plus perfectibles de Echoes of the End concerne les animations. Les mouvements de Ryn, qu’il s’agisse de marcher, courir, sauter ou combattre, manquent de fluidité et font très scolaires. Les transitions entre les différentes actions sont parfois abruptes, et les combats souffrent d’un manque de dynamisme donnant un effet brouillon quand nous avons beaucoup d’ennemis. Les animations faciales, bien que correctes, ne rivalisent pas avec celles des productions AAA, et certaines interactions avec l’environnement semblent mécaniques.

Ce constat ne doit pas être interprété comme une critique sévère, mais plutôt comme une observation honnête : les animations sont fonctionnelles, mais elles manquent de finesse. Dans un jeu qui mise autant sur l’immersion narrative, ce genre de détail peut nuire à l’expérience globale. On aurait aimé voir plus de naturel dans les gestes, plus de vie dans les regards, plus de fluidité dans les enchaînements. Là encore, il s’agit probablement d’une question de moyens et d’expérience, et on peut espérer que Myrkur Games saura progresser sur ce point dans ses futurs projets.

Un gameplay classique, mais qui marche

Echoes of the End ne cherche pas à révolutionner le genre. Le jeu propose une alternance entre exploration, résolution d’énigmes, puzzles et combats. Les mécaniques sont simples, accessibles et bien intégrées dans le rythme de l’aventure. Les énigmes sont très accessibles, et les phases d’exploration permettent de découvrir l’univers à un rythme agréable.

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Les combats, en revanche, sont plus anecdotiques. Ils manquent de profondeur, et les affrontements se résolvent souvent de manière répétitive avec un bestiaire correct. Le système de combat est bon mais il manque d’impact dans les coups et son ressenti, quand nous avons beaucoup d’ennemis qui nous attaquent simultanément, enclencher certains combos que nous débloquons sont frustrants à cause de ce manque de fluidité et de combats brouillons.

Une ambiance sonore réussie

Echoes of the End fait preuve d’une belle maîtrise. Les bruitages sont bien intégrés, les ambiances sonores renforcent l’immersion, et la bande-son accompagne parfaitement les différents moments de l’aventure. Les thèmes musicaux sont mélodiques, parfois envoûtants, et contribuent à donner une identité forte au jeu. C’est un domaine où Myrkur Games semble avoir trouvé le bon équilibre entre subtilité et émotion.

Un premier jeu qui mérite d’être salué

Echoes of the End est un jeu imparfait, mais sincère. Il ne cherche pas à masquer ses limites, et propose une expérience honnête, portée par une vraie vision artistique. Myrkur Games, pour son premier projet, montre qu’il a du potentiel. Le studio a su créer un univers cohérent, une narration solide et une ambiance immersive, malgré des contraintes techniques et des imperfections visibles.

Il serait injuste de juger ce jeu avec les mêmes critères que ceux appliqués aux productions de grands studios. Echoes of the End n’a pas les moyens d’un AAA, et cela se voit. Mais il a quelque chose que beaucoup de jeux plus ambitieux n’ont pas : une âme. On sent que chaque élément du jeu a été pensé avec soin, que chaque scène a été construite avec passion, et que derrière les défauts se cache une vraie volonté de proposer quelque chose de différent.

surtout que le jeu est disponible à un prix tout à fait honnête de 35.99€ sur Steam.

Conclusion : un début prometteur, à suivre de près

Echoes of the End n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est un jeu qui mérite d’être joué, ne serait-ce que pour découvrir le travail d’un studio en devenir. Myrkur Games a encore beaucoup à apprendre, notamment en matière d’optimisation, d’animation et de gameplay. Mais les bases sont là, solides, et porteuses d’espoir. Si le studio parvient à tirer les leçons de ce premier projet, il pourrait bien devenir un acteur important de la scène indépendante dans les années à venir.

C’est un jeu qui ose raconter une histoire personnelle dans un monde fantastique, qui mise sur l’émotion plutôt que sur la surenchère.

Echoes of the End reste une belle aventure, imparfaite mais touchante, qui mérite qu’on lui donne sa chance.

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