Maliki : Poison of the Past
Maliki, c’est un doux souvenir d’adolescent que je n’ai jamais lâché depuis que je l’ai connu, que ce soit ses livres de blog, ses BD ou romans. J’ai toujours participé aux campagnes de cette chère Bretonne aux cheveux roses. J’ai récemment pris le Collector du jeu que vous allez découvrir et j’ai très hâte de la recevoir, ce test est aussi pour rendre hommage à cet univers que j’affectionne depuis ses débuts.
Maliki est un personnage créé par Souillon il y a plus de 20 ans, reconnaissable à ses cheveux rose bonbon. Cette série de webcomics et bandes dessinées, récompensée par plusieurs prix, compte aujourd’hui 8 tomes principaux, 4 tomes de la série Maliki Blog et 3 romans.
L’adaptation en jeu vidéo, résulte d’une collaboration entre Ankama (éditeur historique de Maliki) et le studio Blue Banshee, fondé par Anthony Roux. Ce projet a été rendu possible grâce à une campagne de financement participatif sur kunekune.fr, qui a mobilisé des milliers de fans attirés par des contreparties attractives.
Pour ceux qui découvrent l’univers de Maliki, il est important de noter qu’aucune connaissance préalable n’est nécessaire pour apprécier le jeu. Le scénario a été spécifiquement conçu comme un point d’entrée accessible aux nouveaux venus, tout en offrant une expérience enrichissante pour les fans de longue date. Cette approche inclusive permet à tous les joueurs de s’immerger dans l’univers sans se sentir exclus.
Le jeu propose diverses mécaniques comme des combats au tour par tour, du jardinage, des puzzles, des interactions sociales et des voyages dans le temps. Cette adaptation vidéoludique s’intègre parfaitement dans le lore existant tout en apportant des éléments nouveaux qui surprendront même les connaisseurs de la série.
L’expérience confirme que le jeu réussit effectivement à être accessible aux néophytes tout en satisfaisant les attentes des fans de la première heure.
Dans cette aventure, Nous incarnons Sand, une jeune fille involontairement impliquée dans une mission extraordinaire. Suite à une attaque de monstres plantes (mais où est Jayce ?), Sand est appelée à l’aide par Maliki et se retrouve transportée dans « le Domaine », un lieu situé hors du temps et de l’espace qui sert de quartier général pour organiser la résistance contre l’entité responsable du chaos.
Au sein du Domaine, Sand fait la connaissance de plusieurs personnages clés :
- Maliki, dotée de pouvoirs spéciaux
- Fang, une enfant au génie scientifique
- Becky, une fermière courageuse armée d’une fourche
- Féminale, une fée de la nature au caractère affirmé
- Lady, un personnage énigmatique
Les amateurs de félins seront heureux de pouvoir interagir avec les chats issus de la BD et des blogs, dont Feanor (le meilleur).
La mission principale consiste à explorer différentes périodes historiques pour localiser Poison et contrecarrer son plan d’anéantissement de l’humanité. Au cours de cette quête, on rencontrera de nombreux personnages non-joueurs aux personnalités variées, certains étant déjà connus des fans de l’univers.
Le jeu se structure autour de 5 phases.
Dans « le domaine », qui sera notre HUB, on pourra se consacrer à l’agriculture en plantant diverses graines pour récolter des fruits et légumes. Ces produits servent à deux fins essentielles : préparer des recettes avec Lady qui nous procurerons des avantages lors des combats, ou les échanger avec différents PNJ.
Cette activité agricole nous permettra également de collecter des naturons. En les offrant à l’arbre protecteur du refuge, cela améliore sa croissance, ce qui agrandit progressivement notre territoire initial très restreint. Cet agrandissement améliore la qualité des terres cultivables et nous donne accès à davantage d’outils. Contrairement à des jeux comme Story of Season ou Harvest Life, cette mécanique reste volontairement simplifiée et entièrement facultative. La priorité demeure la sauvegarde du monde, et non jouer à Becky Farming Simulator.
Notre mission principale consiste à voyager à travers différentes époques via le portail temporel de Maliki pour affronter Poison. On visitera notamment un village provincial des années 80, un hameau montagneux enneigé, ou encore le Paris des années 2000. L’exploration, relativement directe, ne propose pas de carte, rappelant les RPG classiques où on devait créer sa propre cartographie. Au cours de vos déplacements, nous rencontrerons de nombreux PNJ proposant des quêtes secondaires. Notez que nos actions dans le passé peuvent avoir des conséquences importantes sur le futur.
Durant cette exploration, nous aurons des épreuves de difficulté variable. Si certains se résolvent aisément, maîtriser le pouvoir de Féminale (et supporter ses remarques quand on connait le personnage) demande davantage de pratique. La résolution de ces énigmes nécessite d’exploiter les capacités spécifiques de vos quatre héros. Malgré quelques imprécisions dans le système, tous les puzzles restent surmontables avec un minimum de persévérance.
La confection et l’amélioration d’objets auprès de Fang constituent un élément essentiel du gameplay, vous préparant à affronter les nombreux dangers du jeu.
Le système de combat au tour par tour met en scène des adversaires variés contaminés par Poison : chats, serpents, rochers, voitures et même des humains. Le jeu utilise un système élémentaire de type pierre/feuille/ciseaux avec quatre éléments principaux, nécessitant une adaptation selon l’ennemi rencontré.
L’aspect distinctif de Maliki réside dans sa mécanique de manipulation temporelle. Cette fonctionnalité permet de récupérer des forces ou d’exécuter des combinaisons d’attaques puissantes. Bien que cette mécanique soit innovante et bien conçue, sa compréhension peut paraître difficile au début selon les joueurs.
Le jeu maintient une progression fluide entre ses quatre phases principales, offrant une expérience directe et efficace. Pour les joueurs complétistes, la possibilité de revisiter les zones déjà explorées permet de découvrir des collectibles et d’obtenir tous les succès du jeu. Attention cependant, car des créatures plus puissantes attendent ceux qui s’aventurent hors des sentiers battus.
Pour palier à cela il sera possible d’aller faire de La confection et de l’amélioration d’objets auprès de Fang.
La réalisation de Maliki : Poison Of The Past présente quelques lacunes notables. L’absence de carte peut dérouter, particulièrement en 2025 où cette fonctionnalité est devenue standard. Le jeu s’inspire clairement des RPG classiques avec une approche minimaliste. Les ennemis sont visibles à l’écran, mais le système d’initiative reste fixe sans possibilité d’interaction préalable.
Un point critiquable est sa durée de vie limitée, inhabituelle pour un RPG. Là où le genre propose généralement des dizaines d’heures de contenu, Blue Banshee a privilégié une expérience concise et efficace plutôt qu’un jeu plus long risquant de devenir répétitif. Cette stratégie s’avère pertinente car l’ennui n’a pas le temps de s’installer.
Concernant les problèmes techniques, plusieurs petits bugs sonores ont été identifiés lors de mon test qui ont été résolue avec un reboot du jeu.
Il convient de noter que ces dysfonctionnements ont été corrigés par une mise à jour ultérieure, améliorant significativement l’expérience de jeu.
Hormis cela, le jeu est agréable visuellement, pour un jeu financé par campagne participative et pour un premier jeu c’est un grand bravo à souligner Le jeu se distingue par son esthétique unique, fusionnant avec succès l’art français et le style chibi japonais, complété par un gameplay efficace et une bande sonore dynamique.
Tout comme le côté sonore, les musiques sont vraiment de qualité, rappelant certains grands rpg que j’ai pu connaitre dans les années 2000, j’ai reconnu je pense le thème de Maliki réarrangé évidemment, les musiques ne sont pas pesantes permettant de savourer chaque moment que l’on passe dans le jeu.
Malgré ses imperfections, Maliki : Poison Of The Past offre une expérience satisfaisante tant pour les fans que les nouveaux venus.
À noter la participation musicale de Sacha Brown et Taio Wuang, avec des titres exclusifs de Starrysky. Le jeu bénéficie également d’une composition inédite de Motoi Sakuraba, célèbre pour ses travaux sur Valkyrie Profile, Golden Sun, Tales of, Dark Souls et d’autres titres prestigieux.
Un détail intéressant : Brigitte Lecordier, comédienne reconnue, prête sa voix aux onomatopées du personnage Lady.
Que vous soyez novice dans l’univers de Maliki ou des RPG, Maliki : Poison Of The Past se présente comme un titre coloré et soigneusement développé qui saura vous satisfaire. Le jeu d’Ankama offre une expérience accessible tant aux fans qu’aux nouveaux venus, proposant une narration cohérente et un système de jeu éprouvé.
Bien que le titre résonne particulièrement auprès des amateurs du lore Maliki et des RPG traditionnels, il ne néglige pas pour autant les joueurs découvrant l’univers pour la première fois. L’histoire bien construite et le gameplay intuitif constituent des atouts majeurs qui pourraient motiver la participation à d’éventuelles futures campagnes de financement participatif.
Il est regrettable que les moyens financiers n’aient pas été à la hauteur des ambitions créatives du projet. Néanmoins, cette initiative, réalisée avec passion et minutie, mérite d’être soutenue et encouragée.
Maliki a commencée petite sur le net, pour devenir une adulte accomplie avec un jeu vidéo qui rentre dans la catégorie des grand dans le domaine du RPG.
Ce jeu est sans conteste un de mes coups de cœur de l’année 2025. Le jeu est disponible Sur Steam et Nintendo Switch en dématérialisé et arrivera d’ici la fin de l’année en physique sur la console de Nintendo.
