The Casting of Frank Stone

Après Sony, Bandai Namco et 2K, c’est au tour de Behaviour Interactive de s’associer avec Supermassive Games pour nous livrer The Casting of Franck Stone, un jeu narratif dans la droite lignée de ce que le studio a déjà produit. Dès l’introduction, on reconnaît la patte de Supermassive Games, avec cette ambiance maîtrisée et pesante, une mise en scène soignée qui plonge immédiatement le joueur dans l’univers. Cette fois-ci, le jeu semble s’inspirer de l’univers de Dead by Daylight, tout en gardant les codes classiques du studio : une histoire à embranchements, des choix à faire sous pression, et bien sûr, des conséquences parfois désastreuses.
La narration est globalement bien tenue, même si certains dialogues paraissent simplifiés, presque stéréotypés, comme s’ils avaient été écrits à la hâte. On peut déceler une certaine prévisibilité dans les répliques, qui peut parfois nuire à l’immersion. Néanmoins, malgré ces petites maladresses, l’histoire reste captivante, aidée par une direction artistique sombre et inquiétante. Cependant, des soucis techniques viennent gâcher l’expérience. On retrouve les bugs auxquels Supermassive nous a habitués : retards d’affichage, textures qui chargent tardivement et même quelques moments où mon personnage s’est mis à léviter sans raison apparente.
Côté performances, c’est sans surprise que le jeu se limite à 30 images par seconde, sans possibilité d’opter pour un mode performance. Ce choix technique est regrettable, surtout pour un titre qui repose autant sur l’immersion. Le manque de fluidité peut parfois rendre certaines séquences moins agréables à jouer, surtout dans les moments où la tension est à son comble. Pourtant, malgré ces problèmes, le jeu parvient à accrocher, grâce à la force de sa mise en scène et à l’atmosphère oppressante qu’il parvient à distiller. Supermassive Games sait manier les ficelles du suspense, et même si l’on sait exactement à quoi s’attendre, on se laisse volontiers embarquer dans cette aventure.
Le gameplay, quant à lui, ne surprend pas non plus, fidèle aux autres productions du studio. On retrouve cette mécanique de choix rapide, qui influence le déroulement de l’histoire. Certains moments de tension sont particulièrement bien réussis, malgré les quelques ratés techniques. Le framerate vacille parfois, mais une fois plongé dans l’action, on finit par faire abstraction des défauts pour se concentrer sur l’histoire. Bref, The Casting of Franck Stone s’inscrit dans la continuité des précédents titres de Supermassive : imparfait, mais diablement efficace dans sa façon de raconter une histoire.
Malgré ses défauts techniques, The Casting of Franck Stone parvient à captiver grâce à une atmosphère sombre et un casting de personnages bien campés que l’on interprête tour à tour. Chacun d’eux apporte sa propre histoire, ses motivations, et ses secrets, ce qui pousse le joueur à s’investir émotionnellement. On sent l’inspiration directe de l’univers de Dead by Daylight, avec une tension palpable à chaque instant, un danger omniprésent, et une mise en scène claustrophobique qui enferme le joueur dans cet univers oppressant. Les choix moraux, souvent difficiles, renforcent cette immersion en plaçant le joueur face à des dilemmes lourds de conséquences.
Le jeu bénéficie également d’une bande-son soignée, qui joue un rôle important dans la construction de l’ambiance. Les compositions musicales, entre bruitages angoissants et musiques discrètes, accompagnent parfaitement l’action et les moments plus calmes, renforçant cette impression que tout peut basculer d’un instant à l’autre. En revanche, on regrettera que certains effets sonores soient un peu répétitifs, surtout dans les moments de tension. Cela peut atténuer l’impact dramatique de certaines scènes clés, où l’on aurait souhaité un peu plus de variation dans la direction sonore.
Enfin, il est impossible de parler de The Casting of Franck Stone sans évoquer les aspects visuels du jeu. Si le travail sur les éclairages est admirable et contribue grandement à l’ambiance, les bugs visuels viennent parfois casser l’immersion. C’est dommageable pour un jeu qui mise autant sur la tension visuelle. Cependant, malgré ces quelques failles, on se laisse happer par l’univers de Supermassive Games, car une fois l’histoire en marche, il est difficile de s’en détacher.