The First Berserker : Khazan

Après de nombreuses heures passées sur The First Berserker : Khazan dernier bébé édité par Nexon, l’épuisement est indéniable. Ce jeu Soulslike, extension de l’univers Dungeon & Fighter développé par Neople, se caractérise par sa difficulté extrême et sa longueur considérable. L’expérience est physiquement et mentalement éprouvante, nécessitant souvent une précision presque parfaite lors des affrontements les plus difficiles.
À l’image d’un entraînement militaire rigoureux, le jeu déconstruit d’abord le joueur pour ensuite le transformer en combattant aguerri, capable d’affronter les défis les plus redoutables. Malgré la frustration face à certains obstacles apparemment insurmontables, les combats offrent une satisfaction particulière lorsqu’ils poussent le joueur aux limites de ses capacités.
L’intrigue présente Khazan, un général respecté injustement accusé de trahison par son empire. Grièvement blessé lors de son arrestation, il est ressuscité grâce à des esprits guerriers qui le possèdent, formant une entité appelée le Spectrelame
Le cadre narratif, mêlant intrigues politiques médiévales et forces occultes, semblait prometteur. Malheureusement, l’histoire se révèle finalement peu développée et décevante mais pas que.
The First Berserker : Khazan propose donc une expérience de jeu exigeante et intense, avec un système de combat qui récompense la persévérance et la maîtrise, malgré une narration qui ne tient pas toutes ses promesses.
L’aventure de Khazan s’articule autour d’une progression linéaire par missions plutôt que d’une exploration libre, on s’oriente plus vers une formule à la Nioh. Entre chaque mission, Khazan revient à la Crevasse, une zone centrale au design minimaliste. Cet espace, caractérisé par son architecture de pierre flottante, ses escaliers fragmentés et ses plateformes éloignées, sert principalement de hub fonctionnel où le joueur peut gérer son inventaire avant de poursuivre l’aventure, une DA rappelant assez le manga Berserk.
L’intrigue se développe à travers des interactions avec divers personnages secondaires – villageois en détresse, conseillers mystérieux et anciens compagnons militaires – mais ces éléments narratifs restent relativement superficiels. La Crevasse fonctionne davantage comme un centre utilitaire pour sélectionner des quêtes optionnelles, fabriquer ou améliorer l’équipement que comme un lieu d’immersion narrative.
En tant que combattant expérimenté, Khazan dispose de trois catégories d’armes distinctes, chacune offrant une expérience de jeu substantiellement différente :
- L’épée longue : puissante mais lente, privilégiant une approche défensive
- La lance : agile mais consommant davantage d’endurance
- Le style double lames : permettant des assauts rapides
Cette diversité d’armement constitue l’un des points forts du système de combat. Chaque type propose des mouvements spécifiques qui transforment radicalement l’approche tactique, allant d’un style méthodique et défensif à des attaques agressives dévastatrices.
Il convient toutefois de noter que la maîtrise de ces compétences nécessite un temps d’adaptation avant que le joueur ne puisse véritablement exploiter le potentiel de Khazan. La progression dans la maîtrise des différentes armes permet graduellement d’accéder au niveau de puissance suggéré par le contexte narratif du personnage.
Chaque arme dans le jeu dispose d’un arbre de compétences élaboré qui améliore l’efficacité de Khazan au combat. Ces arbres offrent diverses modifications pour vos techniques de base, notamment :
- L’altération du fonctionnement des attaques lourdes chargées
- La modification de la consommation d’endurance pour les esquives et blocages
- L’accès à de nouveaux mouvements qui consomment des « points d’esprit » en combat
Au terme d’une campagne d’environ 70-80 heures, votre personnage évolue considérablement par rapport à ses débuts. Cette progression nécessite toutefois de nombreuses heures et beaucoup d’expérimentation. Les multiples options d’équipement de Khazan offrent une personnalisation satisfaisante, permettant d’adapter son style de combat aux défis croissants du jeu.
The First Berserker permet de changer d’arme librement, mais cette flexibilité présente un inconvénient majeur. Contrairement à un jeu comme Dark Souls, où la plupart des armes partagent un système commun d’attaques légères et lourdes (avec parfois une capacité spéciale en prise à deux mains), les armes de The First Berserker proposent jusqu’à six attaques spirituelles différentes, en plus des optimisations disponibles dans leurs arbres de compétences respectifs.
Cette complexité rend difficile la gestion de multiples armes, chacune fonctionnant comme une classe distincte. C’est pourquoi beaucoup de joueurs, comme moi, choisissent de se spécialiser dans une seule arme, la lance dans mon cas, afin de la maîtriser progressivement au fil des combats.
Si vous souhaitez essayer une autre arme comme l’épée longue ou les doubles lames, le jeu permet heureusement de réattribuer les points de compétence à volonté. Cependant, ce processus est suffisamment complexe et fastidieux pour décourager les changements fréquents d’équipement.
Dans The First Berserker, la structure des missions principales suit fidèlement le modèle classique des Soulslike. Chaque niveau, qu’il s’agisse d’un village en ruines, d’un château délabré ou du traditionnel marais empoisonné présente une progression prévisible. Vous affronterez des ennemis dangereux patrouillant dans la zone, apprendrez à optimiser vos ressources de guérison limitées, collecterez des objets sur les adversaires vaincus et utiliserez ces ressources pour progresser aux points de repos.
Cette formule familière est implémentée de façon efficace, avec des niveaux conçus intelligemment pour créer des raccourcis vers les zones de repos précédemment découvertes. Cependant, l’exploration reste limitée, transformant chaque niveau en un simple parcours linéaire d’un point à un autre. On note l’absence regrettable de zones optionnelles à découvrir ou de boss secrets qui auraient pu enrichir l’expérience principale.
Le point central de chaque mission est le combat contre le boss de zone, représentant souvent un obstacle significatif à la progression. Le jeu exige ainsi du joueur qu’il maîtrise non seulement les mécaniques de combat, mais aussi qu’il adapte constamment sa stratégie aux défis spécifiques présentés par chaque adversaire majeur.
Les boss de Khazan représentent un défi particulièrement intense dans The First Berserker. Les premiers combats s’apparentent à de véritables obstacles, certains nécessitant des heures d’efforts continus. Les ennemis mineurs précédant ces affrontements fournissent une préparation limitée aux mécaniques que vous devrez maîtriser par la suite.
Contrairement à d’autres jeux de type Souls, The First Berserker n’offre pas de solutions faciles pour surmonter ces difficultés initiales. Dans Elden Ring, par exemple, un boss peut être vaincu en renforçant significativement votre personnage dans les zones environnantes. Bien que l’accumulation de Lacrima et de niveaux soit utile dans The First Berserker, cela ne constitue pas une solution universelle. Cette difficulté abrupte peut décourager les joueurs durant les premiers niveaux, mais persévérer s’avère finalement enrichissant.
Paradoxalement, ce qui génère initialement de la frustration devient l’aspect le plus appréciable du jeu (oui je suis un peu maso avec les souls). Les combats de boss, malgré leur difficulté considérable, suivent des patherns identifiables. Chaque adversaire prépare ses mouvements et emploie des stratégies prévisibles tout au long de l’affrontement. L’apprentissage de ces indices visuels et la détermination des moments optimaux pour esquiver ou bloquer constituent des éléments fondamentaux du gameplay.
C’est précisément cette courbe d’apprentissage qui transforme l’expérience de jeu face à ces défis intimidants. Chaque défaite, autrefois source d’incompréhension et d’agacement, devient une opportunité d’apprentissage précieuse. Chaque nouvelle tentative permet d’affiner sa technique et d’appliquer les connaissances acquises. Certes, le jeu comporte son lot d’attaques déloyales, d’éliminations instantanées et de moments frustrants, mais l’étude méticuleuse de chaque boss s’avère aussi gratifiante que le soulagement ressenti après leur défaite.
The First Berserker propose ainsi une expérience exigeante où la progression repose davantage sur la maîtrise technique et la compréhension des mécaniques que sur l’amélioration statistique du personnage. Cette approche, bien que potentiellement rebutante au départ, offre une satisfaction profonde aux joueurs acceptant de relever le défi et de persévérer malgré les obstacles.
Neople a intégré deux innovations majeures dans The First Berserker qui transforment l’approche des défis difficiles. Premièrement, les défaites répétées contre un boss ne sont pas vaines, car elles génèrent des Lacrima proportionnels aux dégâts infligés. Ces ressources permettent d’améliorer progressivement votre personnage, rendant chaque tentative plus productive qu’un simple farm ailleurs.
Deuxièmement, le système dissocie l’acquisition des points de compétence du système de niveau principal : ils s’accumulent via une barre d’expérience traditionnelle remplie pendant les combats. Cette séparation offre une tactique supplémentaire, permettant de débloquer ou d’améliorer des mouvements spécifiques pour surmonter certains obstacles.
Si la première partie du jeu repose principalement sur la maîtrise des mécaniques d’esquive, de parade et d’attaque, la seconde moitié met davantage l’accent sur l’équipement. Le système d’équipement propose des armes, armures et accessoires avec divers attributs : résistance aux éléments, régénération d’endurance, réduction des dégâts en parade, entre autres améliorations notables.
Les équipements les plus puissants se présentent sous forme d’ensembles complets. Visuellement, ils transforment l’apparence de Khazan, mais leur principal intérêt réside dans les bonus conférés lorsque toutes les pièces sont portées ensemble. Ces bonus orientent vers des styles de jeu spécifiques, sans révolutionner complètement le gameplay.
Les quêtes secondaires disponibles après les missions principales constituent un moyen efficace de se renforcer. Liées aux réfugiés de la Crevasse ou aux boss originaux, ces défis proposent des versions remixées des sections précédemment jouées, parfois avec de nouveaux types d’ennemis et des variantes de boss pour augmenter la difficulté. Ces missions fournissent des plans d’équipement, des matériaux d’artisanat et des améliorations d’objets de guérison. Elles enrichissent également l’univers du jeu en apportant contexte et profondeur aux relations entre les personnages et le passé de Khazan, ajoutant une dimension narrative qui fait défaut à l’histoire principale.Le jeu propose aussi une chasse un esprit des pots, rappelant les Kodama de Nioh.
Après avoir terminé le jeu et lancé le mode New Game+, une nouvelle classe d’armes, absente de la première partie, devient disponible. Ces armes confèrent des effets élémentaires aux attaques, ce qui aurait été un atout considérable lors de la première partie. Bien que l’introduction de nouveaux équipements en après-jeu soit compréhensible pour maintenir l’intérêt et ajuster la difficulté, il aurait été préférable que davantage d’objets offrant des effets uniques soient disponibles dès la première partie, encourageant ainsi des approches tactiques variées durant les combats.
Visuellement, The First Berserker: Khazan adopte un cel-shading de qualité, mais souffre d’une incohérence identitaire. Malgré son titre évoquant une brutalité extrême, le jeu présente un contraste surprenant : bien que le sang soit abondant, les cadavres et traces disparaissent instantanément après les combats, aucun démembrement n’est présent. Cette limitation, inhabituelle pour un titre classé 18+, compromet l’immersion et contredit l’essence même du concept de berserker.
Sur le plan sonore, Khazan reste fidèle aux conventions du genre Souls avec une bande originale orchestrale épique qui complète efficacement l’atmosphère du jeu. Les compositions s’adaptent intelligemment aux situations : lors des rencontres avec des ennemis d’élite, la musique change pour signaler le danger imminent, créant une tension palpable pour le joueur.
La version PC ne demandera pas une machine de guerre pour tourner avec qualité et fluidité, le jeu peut se jouer a 30 60 et 120 fps bloquées en fonction de votre configuration, j’ai testé le jeu sur Legion go j’arrive a m’en sortir honorablement en paramètre bas et moyen en fonction. Sur Xbox Serie X on y retrouve les options classiques comme le mode Qualité et performance, en qualité le jeu tourne à 40fps lock ce qui est génial mais je ne recommanderais pas ce mode car la fluidité est primordiale, en mode performance le jeu tourne dans les 80-85 fps si vous avez un écran 120hz, exceptionnel je le reconnais et c’est fluide au possible, pour ceux qui sont sur une TV dites 60hz, pas de soucis, le jeu est complètement bloqué a 60fps, je vous recommande sans hésiter le mode performance.
The First Berserker : Khazan se distingue par ses boss dévastateurs, véritable cœur de l’expérience de ce soulslike aussi brutal qu’impressionnant. La difficulté progressive des affrontements offre une satisfaction mécanique croissante au fil de l’aventure.L’apprentissage initial peut s’avérer ardu et décourageant, particulièrement lors des premières sessions. Cependant, la maîtrise des parades et esquives précises, nécessaires pour éviter les assauts ennemis avant de riposter, procure une réelle satisfaction ludique.La courbe de progression permet d’acquérir progressivement confiance et compétences face aux défis initiaux, facilitant la persévérance nécessaire pour avancer. Sans conteste le titre le plus exigeant de l’année dans son genre, The First Berserker : Khazan mérite l’attention des amateurs de soulslikes et des joueurs curieux désireux de se confronter à un défi significatif.
Quel dommage que le jeu soit saboté par sa timidité sur le coté artistique pour sa violence non assumée ainsi que pour son scénario plus que léger.
Cette expérience n’est certainement pas adaptée à tous les profils de joueurs. Néanmoins, avec suffisamment d’investissement en temps et en pratique, les obstacles apparemment insurmontables peuvent être surmontés, offrant une récompense proportionnelle à l’effort fourni.