The Karate Kid: Street Rumble

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Graphisme7.3
Animation6.8
Gameplay6.5
Bande-son7.2
Intérêt 7
7

The Karate Kid: Street Rumble nous replonge dans l’univers emblématique de la trilogie des années 80, mais cette fois sous forme d’un beat’em up en pixel art. Développé par Odaclick Game Studio, un studio argentin fondé en 2019 et publié par GameMill Entertainment, ce titre nous invite à revivre les aventures de Daniel LaRusso à travers une approche nostalgique qui rend hommage à l’âge d’or du jeu vidéo. Sorti le 20 septembre 2024 sur PC, PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, on se retrouve face à un projet ambitieux qui tente de capturer l’essence des films culte dans un format ludique qui nous était familier dans les salles d’arcade.

On vise la simplicité mais…

Le jeu suit fidèlement la trame narrative des trois premiers films Karate Kid, nous faisant traverser les moments marquants depuis l’arrivée de Daniel en Californie jusqu’aux confrontations finales avec les antagonistes emblématiques. On retrouve ainsi les scènes iconiques comme les affrontements sur la plage de Topanga, les combats dans les couloirs du lycée West Valley, et bien sûr le célèbre tournoi All Valley.

Cependant, la narration souffre d’un défaut majeur : le manque de contexte pour les non-initiés. Les cinématiques, réduites à de brefs plans fixes entre les niveaux, peinent à expliquer les motivations des personnages et l’enchaînement des événements. Pour les fans de la franchise, c’est un voyage nostalgique réussi, mais pour les néophytes, l’expérience peut sembler déroutante. Les cinématiques sont d’une qualité visuelle plutôt limite, donnant une première impression « cheap » qui ne rend pas justice au potentiel du jeu.

Un aspect rétro Arcade Nostalgique

The Karate Kid: Street Rumble adopte un style pixel art 16-bit qui rend hommage aux années 80. Les graphismes sont tranchants et très colorés, avec des personnages bien détaillés et une animation extrêmement fluide. Tous les protagonistes principaux sont reconnaissables et accompagnés de bonnes animations qui s’intègrent parfaitement dans l’univers Karate Kid.

Les décors sont lumineux et correctement représentatifs de la décennie, avec des scènes d’arrière-plan occupées qui incluent de petites touches comme des gens qui discutent dans la rue ou des atmosphères sales dans les zones urbaines. Chaque personnage possède sa propre animation de repos distincte, ajoutant de la personnalité à l’ensemble.

Néanmoins, certains éléments posent problème. Les décors sont souvent figés dans une immobilité qui contraste avec l’énergie des combattants. L’absence de parallaxe, cette technique où les éléments d’arrière-plan se déplacent à des vitesses différentes pour simuler la profondeur se fait cruellement sentir. De plus, la réutilisation excessive des ennemis rend certaines parties répétitives.

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Une formule classique

Le système de combat reprend les mécaniques classiques du genre avec des attaques légères et lourdes, des sauts, des esquives et la possibilité de ranimer les alliés. Chaque personnage dispose de son propre style : Daniel utilise le coup de pied de la grue emblématique, Mr. Miyagi canalise l’énergie spirituelle, Ali incorpore ses mouvements de cheerleader, et Kumiko manie des éventails japonais.

L’une des innovations intéressantes est le système de jauge Focus qui fonctionne à la fois comme réserve d’énergie pour les attaques spéciales et comme bouclier pour absorber les dégâts. Cette mécanique ajoute une dimension stratégique : faut-il utiliser toute son énergie en attaques puissantes ou la conserver pour encaisser les coups ?

Le jeu propose 5 niveaux de difficulté, de facile à impitoyable, ce qui permet d’adapter l’expérience selon ses préférences. La progression est évolutive, avec des capacités qui se débloquent au fur et à mesure, changeant la façon de jouer lors des moments difficiles.

Cependant, le gameplay souffre de plusieurs défauts notables. Les combats manquent de feedback visuel et sonore lors des frappes, et pire encore, les boss ne réagissent pas aux coups, créant une sensation frustrante de frapper des sacs de PV. Les armes sont absentes du jeu, et certains personnages souffrent d’une portée ridiculement courte pour leurs attaques.

Un Contenu assez maigre

The Karate Kid: Street Rumble propose 12 niveaux inspirés des lieux emblématiques de la trilogie, incluant la plage de Topanga, le lycée West Valley, le dojo Cobra Kai, le tournoi All Valley, et les décors d’Okinawa. Le mode histoire peut être complété en environ 3 heures.

Une fois l’aventure principale terminée, on débloque plusieurs modes de jeu supplémentaires : mini-jeux, boss rush, mode sans fin et mode arcade. Le jeu supporte le multijoueur coopératif local jusqu’à 4 joueurs, permettant d’incarner simultanément Daniel, Mr. Miyagi, Ali et Kumiko.

Chaque niveau propose des défis à compléter (vaincre un certain nombre d’ennemis avec une attaque spécifique, éviter les dégâts, etc.) qui rapportent de l’expérience pour améliorer les capacités des personnages. Cette progression donne une certaine rejouabilité, bien que limitée.

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L’absence de multijoueur en ligne constitue un manque important, particulièrement dans un genre où jouer avec des amis à distance est devenu la norme.

Fan des années 80

La bande-son chiptune aux accents des années 80 constitue un aspect intriguant du jeu, elle oscille entre rock et musique électronique pour s’aligner avec l’hommage à l’époque des films.

Bien que la musique puisse sembler étrange et déroutante au début, certaines pistes finissent par s’imposer et devenir agréables malgré leur côté décalé. L’ambiance sonore capture l’esprit rétro souhaité, mais souffre d’un défaut majeur : les effets sonores des coups manquent de punch, rendant les combats beaucoup moins percutants qu’ils ne devraient l’être.

The Karate Kid: Street Rumble est disponible sur  Steam au prix de base de 39,99€.

Ce prix élevé ne correspond pas à la qualité globale du jeu, particulièrement compte tenu de la durée de vie limitée (environ 3 heures pour l’histoire principale) et des nombreux défauts techniques. Le tarif semble disproportionné pour un beat’em up qui, malgré ses qualités nostalgiques, reste en deçà des standards actuels du genre ou même d’anciens jeux rétro équivalent.

Une nostalgie incomplète

The Karate Kid: Street Rumble se présente comme un hommage nostalgique réussi à la franchise emblématique, mais qui peine à convaincre au-delà de l’aspect purement émotionnel. Le titre brille par son style pixel art soigné et sa fidélité à l’univers source, offrant aux fans l’opportunité de revivre les moments marquants de Daniel LaRusso dans un format ludique plaisant.

Cependant, on ne peut ignorer les nombreux défauts techniques et de conception qui ternissent l’expérience. Le manque de polish dans les combats, les bugs récurrents, et surtout le prix démesuré pour un contenu aussi limité font de ce titre une recommandation difficile à justifier.

The Karate Kid: Street Rumble s’adresse avant tout aux fans inconditionnels de la franchise qui accepteront de passer outre les défauts pour retrouver leurs héros favoris. Pour les autres, mieux vaut attendre une promotion substantielle ou se tourner vers des beat’em up plus aboutis du marché actuel. Le potentiel était là, mais l’exécution manque cruellement de cette philosophie d’équilibre que prônait pourtant Maître Miyagi.

Un titre sympathique pour les nostalgiques, mais qui aurait mérité plus de temps au dojo pour parfaire sa technique.

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