The Precinct

The Precinct se démarque en réinventant la vue du dessus classique pour une expérience contemporaine. Le studio Fallen Tree Games LTD, qui avait déjà exploré cette voie avec American Fugitive, change de perspective en nous plaçant cette fois du côté des forces de l’ordre. Le jeu propose à la fois des enquêtes criminelles et les activités quotidiennes d’un policier. Cette nouvelle création parvient-elle à surpasser son prédécesseur ? revenons dans une époque où GTA faisait la loi avec cette vue caméra, mais cette fois-ci on passe du bon côté de la barrière.
L’histoire de The Precinct nous place dans le rôle d’un jeune officier de police qui doit affronter la criminalité endémique d’Averno. Cette ville constitue un environnement à part entière avec ses quartiers dangereux, ses zones industrielles abandonnées et quelques espaces paisibles. L’intrigue se déroule en 1980, une époque aux ressources policières limitées, où le protagoniste doit faire ses preuves en tant que recrue, vivant dans l’ombre de son père, ancien chef de police.
Bien que le récit suive une structure conventionnelle, il reste assez captivant grâce à des personnages bien développés et des situations immersives. Les dialogues, soutenus par un doublage de qualité, apportent une véritable profondeur tant aux collègues policiers qu’aux suspects rencontrés.
La narration présente toutefois des irrégularités. Le jeu, d’une durée approximative de 8 heures, intègre des arcs narratifs secondaires pour renforcer l’immersion, mais perd en dynamisme au milieu de l’aventure. Après des séquences parfois répétitives, l’intrigue se conclut brusquement par un choix final dont les conséquences restent minimales.
Un aspect problématique concerne certaines missions secondaires qui s’activent aléatoirement et ne peuvent être complétées avant la fin de l’histoire principale. Cette décision de conception est surprenante, même si les joueurs souhaitant tout découvrir peuvent continuer leur exploration après avoir terminé la trame principale.
The Precinct propose une vaste gamme de crimes à résoudre – cambriolages, meurtres et divers trafics – maintenant l’engagement du joueur particulièrement durant les premières heures de jeu. Le système d’investigation est structuré autour de la collecte d’indices, l’interrogation de témoins et l’analyse de preuves, offrant une représentation authentique du quotidien policier dans un environnement urbain dominé par la criminalité.
La routine du joueur commence par le choix d’un quart de travail déterminant les missions assignées. Ces responsabilités s’étendent régulièrement au-delà des tâches initiales, le joueur étant fréquemment sollicité pour assister ses collègues lors d’interventions supplémentaires.
En termes de jouabilité, The Precinct modernise la formule du monde ouvert en vue du dessus. Bien que représentant une amélioration significative par rapport au précédent projet du studio, certains aspects demeurent perfectibles. La maniabilité excessivement arcade peut compromettre l’immersion, notamment lors des séquences de combat où la précision est souvent insuffisante.
Les affrontements, bien que dynamiques, manquent de précision, créant un décalage avec l’atmosphère réaliste visée par le jeu. L’intelligence artificielle présente également des incohérences comportementales notables, comme des suspects s’enfuyant en public après avoir avoué un crime ou des témoins qui s’échappent sans motif apparent, éléments susceptibles de nuire à l’expérience globale.
Au fil de la progression dans The Precinct, on observe une certaine redondance des mécaniques de jeu. Les missions, initialement engageantes, deviennent répétitives avec le temps. Cette absence de diversification dans les objectifs génère une monotonie perceptible après quelques heures d’exploration. Vers la fin du jeu, les actions semblent être exécutées uniquement pour atteindre la conclusion, sans véritable renouvellement des fonctionnalités.
Sur le plan visuel, The Precinct présente une esthétique sombre et des effets lumineux bien maîtrisés. Les décors urbains sont minutieusement élaborés, avec une ambiance nocturne particulièrement convaincante. L’environnement sonore contribue efficacement à l’immersion : sirènes lointaines, bruits de moteurs et conversations urbaines créent un univers dense et authentique.
Si les graphismes ne sont pas techniquement révolutionnaires, leur cohérence artistique demeure appréciable. Certaines limitations apparaissent néanmoins dans les séquences d’action, où les animations manquent parfois de fluidité.
Testé avec une RTX 4090 en 3440×1440, le jeu tourne sans trop de soucis mais a des moments de consommation GPU plus élevée de façon hasardeuse. Le jeu ne possède pas le DLSS mais est accompagné du FSR 3.1 donc compatible avec les GPU Nvidia. De légères chutes de FPS par moment, mais dans la grande globalité des 8-10h de jeux, rien à signaler de compromettant.
The Precinct représente une proposition intéressante pour les amateurs de jeux alliant enquête et action. Son concept original et son direction artistique soignée compensent partiellement les imperfections de gameplay et les limites de l’intelligence artificielle. Malgré un certain aspect répétitif, le jeu parvient à offrir une immersion crédible dans la réalité policière, combinant hommage aux classiques du genre et approche contemporaine.
Cette production marque une évolution significative par rapport aux précédentes réalisations du studio, suggérant que les développeurs ont établi une formule prometteuse qui pourrait être affinée. Sans atteindre l’excellence absolue, The Precinct se présente comme une expérience authentique et consciencieuse qui mérite l’attention des joueurs intéressés par cette thématique.