Mon avis sur la Switch 2 avec un peu de recul

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 Après plusieurs jours passés sur la Switch 2, j’ai eu envie de coucher par écrit mon ressenti global sur la console. Avant même de livrer mon test de Mario Kart World, je tenais à m’arrêter sur la machine elle-même. Ce n’est pas un descriptif technique exhaustif, mais plutôt un avis personnel, basé sur mon expérience, mes attentes et quelques observations que je n’ai pas forcément vues ailleurs. La Switch 2 n’est pas une révolution, mais elle marque une évolution intéressante, parfois enthousiasmante, parfois frustrante.

Ce qui frappe immédiatement, c’est l’aspect beaucoup plus premium de la console. Nintendo a clairement voulu rompre avec le côté “jouet” de la première version pour proposer quelque chose de plus adulte, solide et visuellement plus flatteur. Le matériau paraît plus robuste, la finition inspire davantage confiance, et en main, la console donne cette impression qu’elle est faite pour durer. Ce n’est pas qu’un simple changement esthétique, mais une vraie montée en gamme. L’écran, plus grand et surtout plus lumineux, transforme la perception des jeux en mode portable. Les couleurs sont plus éclatantes, les noirs mieux gérés, et même un jeu connu gagne une nouvelle vie grâce à cette qualité d’affichage, perceptible au quotidien, que ce soit dans un salon ensoleillé ou en déplacement. Pour ma part, l’écan Oled ne me manque pas.

Les Joy-Con ont eux aussi été agrandis, ce qui améliore nettement la prise en main, surtout pour les joueurs aux mains plus larges. Cela permet de jouer plus longtemps sans fatiguer les doigts, et pour certains types de jeux, la différence est sensible. Malheureusement, cette amélioration ergonomique ne s’accompagne pas d’une avancée technique : la technologie des sticks reste inchangée. Le spectre du Joy-Con Drift, ce problème d’usure qui fait dériver les sticks, n’a pas disparu. C’est incompréhensible, surtout après les critiques répétées et les poursuites judiciaires liées à ce souci. On aurait pu espérer une nouvelle génération plus fiable, mais ce n’est pas le cas, et j’ai bien peur que le problème ressurgisse.

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Autre déception, et elle est importante, la croix directionnelle manque toujours en mode portable. Ce détail peut sembler mineur pour certains, mais pour les joueurs de jeux de combat, de plateformes rétro ou tout jeu demandant un gameplay 2D précis, c’est une gêne réelle. Essayez de faire un quart de cercle dans Street Fighter 6 sans râler : c’est imprécis, inconfortable et peu adapté à une console moderne. La manette Pro devient donc indispensable, sauf si vous avez déjà celle de la première Switch, qui reste compatible heureusement.

Un point fort incontestable vient des “cartouches virtuelles”. Une fois qu’un jeu a été validé en ligne, il reste lié à votre console, et vous pouvez y jouer sans nouvelle vérification. C’est un vrai soulagement dans certaines situations, comme en avion ou en zone sans réseau. Ce système assouplit le verrouillage habituel des consoles, rendant l’expérience plus fluide et agréable, surtout pour ceux qui jouent beaucoup en mode portable ou en déplacement.

La rétrocompatibilité est bien assurée, les jeux de la première Switch fonctionnent parfaitement, mais la puissance supplémentaire de la Switch 2 n’est exploitée que de façon partielle. Certains titres bénéficient d’améliorations visibles, comme Bayonetta 3, qui tourne enfin en 60 images par seconde, apportant une fluidité et un confort indéniables. En revanche, d’autres jeux du même éditeur, comme le spin-off de Bayonetta ou Astral Chain, restent bloqués à 30 FPS. Ce manque de cohérence est frustrant, d’autant plus qu’il n’y a aucune liste officielle indiquant quels jeux sont optimisés. Cette absence de clarté laisse les joueurs dans le flou, les obligeant à se débrouiller seuls ou à fouiller les forums. Un système d’identification clair dans l’eShop serait le bienvenu pour rassurer et guider les utilisateurs.

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Côté son, en mode portable, la puissance sonore semble un peu limitée comparée à la première Switch. Ce n’est pas un problème majeur, surtout qu’on peut facilement brancher un casque ou des écouteurs Bluetooth, mais c’est un détail qui, ajouté aux autres, donne une impression d’inabouti sur certains aspects.

Enfin, le lancement de la console souffre d’un line-up plutôt faible. En dehors de Mario Kart World, qui mérite clairement le détour, la plupart des jeux proposés sont connus ou recyclés. Il manque ce titre emblématique qui pousse à acheter la console tout de suite. Pire encore, Nintendo a osé proposer une démo payante, appelée “Welcome Tour”, à 10 euros. Faire payer une démo, c’est un message discutable, et les retours sur son contenu sont assez tièdes. Je ne compte pas y toucher, tant cette initiative me semble un mauvais signal envoyé à Nintendo.

La Switch 2 reste néanmoins un investissement pour l’avenir, car on peut compter sur le savoir-faire de Nintendo en matière de logiciels. Leur capacité à proposer des expériences ludiques et soignées, associée à une base matérielle plus solide, laisse entrevoir un bel avenir, même si les premières semaines sont teintées de frustrations et d’interrogations. Le potentiel est là, il faudra juste que Nintendo clarifie ses choix, améliore certains aspects techniques, et surtout, propose rapidement des jeux forts pour convaincre pleinement.

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