Armored Core VI Fires Of Rubicon
From Software délaisse les Souls-like pour revenir à un classique de la maison : Armored Core. La licence est née sur Playstation en 1997 et a su se faire un place au soleil dans le coeur des gamers.
Le maniement de ces robots bien lourds se fait pourtant avec légèreté en actionnant le boost en cliquant sur le stick analogique gauche. Une fois actionné, il est possible de straffer avec aisance, ce qui permet un maniement vraiment parfait de votre balourd en métal. Cliquer le stick analogique droit permettra de locker un ennemi alors que les gâchettes, From Software oblige, est synonyme du déclenchement des armes. La customisation de votre robot doit trouver un équilibre entre le poids, l’utilisation de l’énergie mais le jeu vous laisse chipoter car vous pouvez acheter, vendre, racheter à volonté : les coûts ne varient pas. La contrainte est plus celle de votre portefeuille total et des capacités de votre mecha.
Graphiquement parlant, c’est beau, propre mais pas non plus hallucinant. c’est plus du côté des effets pyrotechniques que les efforts ont été faits. Quelques décors sont destructibles mais sans plus. Tout est assez cubique mais je pense que c’est un parti pris artistique qui, certes, facilite grandement le travail des programmeurs. Cependant, ce choix permet à ce jeu très énergique de ne jamais trébucher. Les 60 FPS sont constants (en mode performance) et pour ce type de jeu, ce type de sensation est en mon sens un passage obligé.
Le jeu propose diverses petites missions réparties en 5 chapitres de taille inégale. Les missions sont assez courtes et se limitent généralement à une arène mais il y a quand même des petites surprises. Elles sont un peu là pour vous habituer au maniement de votre mécha. Elles ne sont pas effroyables à surmonter et elles vous mèneront peu à peu au mur quasiment infranchissable : le boss du chapitre, qui au lieu de vous apporter de la frustration, va vous emmener dans un combat effréné d’une difficulté incommensurable qui demandera une agilité extrême au joueur que vous êtes. Ce sera dur mais vous vous sentirez progresser. Et donc, même si cela paraît infranchissable, vous savez que c’est possible : vous n’avez juste pas le droit à l’erreur et je dirais qu’il vous faudra aussi un facteur chance afin de ne pas vous retrouver les quatre fers en l’air après l’attaque destructrice de votre ennemi. Trouver les bons équipements font partie du jeu et farmer en participant aux arènes, les missions secondaires du jeu, vous aidera énormément. Une chose est sûre, il va falloir comprendre, analyser le comportement des boss et trouver la bonne parade afin de, pas à pas, déjouer sa routine, trouver ses faiblesses. Armored Core VI est un jeu vidéo au sens premier du terme et j’adore ça.
Si l’aspect un peu limité en temps de certaines missions (qui rappellent parfois Ace Combat ou Air Force Delta avec des cibles à détruires) peut décevoir au premier abord, l’aspect très Arcade du titre va vite prendre le dessus. Et j’entends par Arcade qu’on prend plaisir à manier simplement son robot mais que tout est dans le skill et qu’on ne s’ennuie pas à rejouer encore et encore les mêmes passages. Ce jeu a sans doute aidé, malgré mon âge avancé, à encore plus découvrir le joueur que je suis.
Le seul reproche que je ferai au jeu est un système de shop assez boîteux et fermé qui manque de visibilité. Lorsqu’on achète un élement, in disparaît de la liste et le robot se retrouve équipé avec une autre arme du magasin qui n’a rien avoir. Vous ne pouvez pas vendre des éléments équipés donc il faut commencer par devêtir votre robot avant d’aller au magasin. Bref, cela manque un peu de fluidité et de raccourcis mais c’est vraiment le seul point noir que je retiendrai du jeu.
Le jeu est assez avare en conseils et vous laissera vous débrouiller pour configurer votre robot ultime afin de fournir votre meilleure réponse stratégique au jeu. Il faut noter que vous pourrez lors du check point reconfigurer votre robot à condition d’être propriétaire des pièces. Si vous devez repasser par le magasin, cela se fera uniquement entre deux missions. Il faudra donc abandonner et recommencer une mission si vous avez le sentiment d’être bloqué.
Les fans de tuning seront en tous cas aux anges car de nombreuses pièces sont disponibles et celles-ci influencent grandement sur le fonctionnement de votre robot. Vous pouvez également apporter des modifications purement cosmétiques.
Une fois les deux premières missions passés, les choses vont encore se corser. Les stages seront plus longs mais surtout, imaginez que la souffrance était déjà très élevée lorsque vous croisiez un boss, mais une fois arrivé au chapitre 3, vous allez devoir vous mesurer à un gigantesque vaisseau qui va vous envoyer quelques mechas dans la figure, juste des petits sbires qui vont aspirer votre jauge de vie. Lorsque je suis parvenu enfin, après moultes essais, à me débarasser des vilains, je me suis retrouvé nu comme un vers, avec un pixel de vie, après avoir accomplis pourtant l’impensable : le combat ne faisait juste que commencer.
Armored Core VI Fires Of Rubicon va clairement calmer vos ardeurs et vous remettre à votre place, plus bas que terre. Car même après avoir bien appris la philosophie des combats, après avoir appris à manier au pixel près votre mecha, après avoir compris le timing, les phases de vulnérabilité du boss, après avoir tiré parti de toutes vos ressources et vos connaissances, après avoir magnifié votre skill, il reste encore tout à faire : ne jamais vasciller, ne jamais commettre la moindre erreur. Le jeu est punitif et il en devient vraiment jouissif. C’est une pure merveille tant tout a été bien réfléchi, millimétré.
Armored Core VI Fires Of Rubicon est un petit bijou, une pépite ultime qui va faire flancher tout hardcore-gamer qui se respecte. Enfin du challenge, enfin de la jouissance exacerbée, enfin le bonheur. Vous saurez pourquoi vous avez échouer mais à chaque fois, vous aurez appris et vous voudrez recommencer jusqu’à en finir à bout, quoi qu’il en coûté, quel que soit le temps passé dessus. Il m’est arrivé de renoncer mais je suis toujours revenu. Je me suis toujours remis à la tâche afin de bien rappeler qui était le patron.