Jusant

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Graphismes9.4
Animation9.3
Gameplay9.4
Bande Son9.4
Intérêt9.8
9.5

Lorsqu’on commence à jouer à Jusant, on se demande comme un jeu d’escalade ne va pas vite devenir répétitif. En fait, il n’en est rien, le jeu vous propose des phrases d’escalade à la Uncharted ou à la Tomb Raider mais sans utiliser des marques prononcées ou colorées pour indiquer au joueur quelle partie du décor est interactive. Jusant est beaucoup plus organique et demande un vrai sens de l’observation puisqu’il faudra trouver votre chemin par vous-même, l’aide étant réduite au strict minimum.

Il n’en est pas moins vrai qu’une fois que l’on connaît le chemin, Jusant est sans doute un jeu assez court (environ 6 heures) lors de son deuxième parcours en mode speedrun. Mais en mode découverte, il faut souvent expérimenter et recommencer, encore et encore. C’est d’ailleurs pour cela que vous posséder 4 pics intermédiaires que vous pouvez planter et qui vous permettent de ne pas recommencer tout le parcours en cas de chute. Si vous faites fausse route, vous pouvez les récupérer lorsque vous rebroussez chemin mais vous n’en aurez jamais plus de 4 sur vous jusqu’au prochain check point où il est possible de rembobiner entièrement sa corde et de prendre un nouveau départ, muni de vos 4 pics.

 

Dans Jusant, vous allez tomber mais vous ne vous ferez jamais mal. Il n’est pas possible d’effectuer des mouvements inconsidérés sans avoir pris les mesures de sécurité nécessaires. L’aventure est peu bavarde, ce qui est plutôt étonnant quand on connaît Don’t Nod qui met en général le paquet sur la narration. Ici, on se retrouve plutôt dans la poésie minimaliste d’Ico. Vous trouverez quelques écrits disséminés dans le jeu mais c’est tout.  Et pour la progression? Jusant, je l’ai dit, n’explique pas grand chose. Débrouillez-vous! On comprend quand on termine un chapitre, mais là aussi, c’est complètement intégré à l’expérience.

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Jusant est à couper le souffle. Sa construction et son concept sont sans égal. Le level design est fascinant et bien que linéaire, Jusant est une invitation à la réflexion même si certains passages se parcourent plus rapidement que d’autres. L’idée est de changer de rythme, voilà tout.

A la manière de Zelda, une barre d’endurance fait partie des paramètres de jeu qui vous obligeront à souffler deux minutes ou à retrouver la terre ferme afin qu’elle puisse se remplir à nouveau. Elle reste assez peu contraignante dans les faits.

Jusant est un jeu majestueux, contemplatif et envoûtant. Le jeu se veut réaliste dans son approche de la physique mais il est véritablement phantasmagorique. La conception des lieux sont un hommage (involontaire?) à l’architecte Leopold Vitorge. Le jeu vous invite à perdre du temps, à vous promener pour rien. C’est une sorte de monde vertical et unique qui vous transporte dans une plénitude hors du commun. Il n’y a pas d’ennemis. Sur certains points, on retrouve le style du jeu Ios Monument Valley, sans doute pour son côté exploration zen, sa beauté, son ambiance, sa naïveté. J’essaie de trouver quelque chose de comparable mais en vérité, j’ai bien du mal.

Jusant m’avait intrigué lors de sa présentation à la conférence Xbox du mois de juin mais je n’avais en tous cas pas pu mesurer, le temps d’un trailer, l’ampleur de ce titre qui mérite amplement le statut de chef d’oeuvre rafraîchissant. Il est à la fois original et lyrique, anagogique. C’est sans doute ma plus grosse surprise pour cette année, mon plus grand coup de coeur, le jeu vidéo comme il se doit être, au service de l’art et au service des joueurs.

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