Assassin’s Creed Valhalla
Assassins? Ahlala…
Chaque année ou presque, c’est la même histoire. Assassin’s Creed fait partie des incontournales de fin d’année. Non pas que le jeu soit incontournable : c’est la licence qui l’est. Chaque année, on a pas tellement envie de se lancer dedans parce qu’on a l’impression de se lancer dans un petit jeu à la « je t’aime moi non plus ». Chaque année, c’est le piège et n adore foncer dedans, tête baissée. Parce que le pire dans tout ça, c’est que la thématique (les vikings pour ceux qui dorment au fond du radiateur) ne me plait pas beaucoup et que l’histire se passe (encore!) en Angleterre. On a eu déjà droit récemment à Watchdogs, à Forza Horizon 4… Et Assassin’s Creed a déjà foulé le sol anglais, certes à une autre ère. Il existe d’autres régions du globe les gars. Bref, j’aurais bien voulu qu’on me serve un autre menu. Soit, j’en ai marre, et je vais quand même me faire happer par l’aventure. Et encore une fois, ça n’a pas raté…
Sachez que suite à une sortie chaotique, à titre personnel, de la Xbox Series X, j’ai démarré le jeu sur Xbox One X. Je l’ai trouvé moins joli que Watchdogs Legions, sans surprise car dans la lignée d’un Assassin’s Creed Origins ou Odissey pour son moteur. C’est donc sans grande attente que j’ai continué le jeu sur Xbox Series X après avir récupéré la machine. Et là, c’est la claque. Le jeu est magnifié avec des textures royales et un framerate tout aussi insolent. La larmichette coule. C’est beau. Vraiment très beau. Le character design reste discutable mais les décors sont vraiment à tomber. Un délice. Le monde est en vie. Les effets d’éclairage se disputent la vedette avec la végétation brassée par le vent. Les reflets dans l’eau sont superbes.
Mais ce n’est pas tout. Les musiques d’Assassin’s Creed ne m’avaient plus fait vibrer depuis la trilogie d’Ezio. C’est comme si les compositeurs de la série avaient pris de longues vacances. Quel plaisir de découvrir des mélodies aussi divines!
Autre nouveauté, l’écriture nettement plus grossière, vulgaire, paillarde qui n’hésite plus à ruer dans les brancards et qui s’assume enfin. Fini le politiquement trop correct. L’humour parfois un peu facile fait tout de même plaisir à voir. Les combats ont énormément gagné en rapidité et en tonicité. D’ailleurs, le jeu fait la part belles aux affrontements avec des missions intégralement basées sur le pillage ou la prise de territoires. Cela fait parfois plus For Honor qu’Assassin’s Creed mais on profite vraiment de ces variations de rythme.
Outre l’aspect conquète, le jeu propose des expériences de jeu plut^t classiques comme la gestion et la prospérité de votre colonie. Il faudra aussi forger des alliances et, plus original bien qu’anecdotique, vous adonner à des joutes verbales que Jacques Poujade auraient reniées. Celles-ci permettent de gonfler votre charisme et de forcer la main à de nombreux PNJ du jeu. Et s’il vous manque du charisme, il faudra alors passer à la caisse pour obtenir de précieuses informations.
La force de cet Assassin’s Creed est qu’en plus d’être très équilibré dans ses missions, il est volumineux tout en restant très accrocheur. Il offre une bien meilleure continuité scénaristique qu’Odissey ou Origins. Le jeu est en effet moins morcelé et c’est pour cela qu’il fonctionne si bien le bougre. Car pour me convaincre autant avec une thématique telle que celle des vikings, on peut dire qu’Ubisoft a réussi un véritable tour de force! A y voir de plus près, Assassin’s Creed Valhalla est une vraie compilation de que qu’Assassin’s Creed nous a proposé de mieux. Des musiques excellentes, la possibilité de choisir le sexe du personnage principal, le modernisme apporté par les deux derniers épisodes niveau RPG…
Du point de vue scénaristique, le titre ne s’enquiquine pas de complications. Manger ou être mangé est la basé. L’approche n’est pas très intellectuelle mais la progression ressentie est énorme. Ca y »est! Je me suis encore fait avoir par Assassin’s Creed. Qu’est-ce que ça m’énerve! Le jeu va puiser dans nos instincts les plus primaires et les exploite avec une facilité déconcertante. Résultat des courses, le joueur est nettement plus tenté par le jeu horizontal qui consiste à mêler les missions principales et annexes qui semblent prendre ici une ampleur exceptionnelle et une longueur de jeu qui donne le tournis. Même de par leur emplacement géographique, on sent bien que la disposition est intelligente afin de profiter de certaines trajectoires qu’empruntera d’office le joueur pour rejoindre les différents emplacements clé. En effet, le jeu s’amuse à nous détourner de nos occupations.
Par exemple, les cours d’eau sont une invitation au voyage rythm par les chants vikings. Mais sur ses cours d’eau, ont été disposés des monastères prêts à être pillés. Et voilà l’exemple type de l’approche bien bourrine et brutale qu’offre aussi le jeu. Soufler dans votre corne pour appeler les renforts et entendre les cloches de l’église sonner l’alerte! Pour la discrétion, on repassera! Et ça fait un bien fou entre des passages plus orientés infiltration.
Assassin’s Creed Valhalla est-il pur autant aussi parfait que ça? Pas vraiment. Certaines phases de jeu dérapent parfois : la faute à une intelligence artificielle mal fagotée qui crée des situations incongrues. Les combattants développent des techniques variées mais qui finissent toujours pas être maîtrisées une fois la chorégraphie apprise. On se croirait presque parfois dans Just Dance. Enfin, que serait un Assassin’s Creed sans ses bugs légendaires. Et ils sont là, une fois de plus, je vous assure. Merci pour les nombreuses crises de fou rire Ubisoft. Un petit reload du jeu et ça repart.