Assassins Creed Shadow

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Graphismes9.8
Animation9.7
jouabilité9.7
Bande son9.9
Intérêt9.9
9.8

Assassin’s Creed Shadows est un épisode très attendu de la célèbre franchise d’Ubisoft, transportant les joueurs dans le Japon féodal du XVIᵉ siècle. Ce cadre inédit offre une immersion totale dans une époque riche en conflits, en intrigues et en duels épiques, propice aux aventures d’assassins et de samouraïs. L’univers dépeint est fascinant, avec un respect historique impressionnant et des décors grandioses qui donnent vie à cette période.

Pour ceux qui, comme moi, ont eu la chance de voyager au Japon, l’expérience est d’autant plus marquante. Explorer Osaka, Kyoto, Nara, Koyasan ou Himeji et gravir des monuments emblématiques tels que les temples To-ji, Todai-ji, le château Nijo ou le Kiyomizudera, mais dans leur état d’origine, procure une sensation unique de voyage dans le temps. Chaque ruelle pavée, chaque sanctuaire et chaque château a été minutieusement recréé pour une immersion authentique. La modélisation des temples, la minutie des jardins et le rendu des architectures en bois témoignent d’un soin du détail exemplaire. On ressent une véritable âme dans ces lieux, renforcée par une bande-son immersive mêlant mélodies traditionnelles et bruitages réalistes.

Ubisoft a mis les moyens pour offrir des environnements d’une beauté saisissante, avec une direction artistique qui sublime le Japon féodal. Les effets de lumière, la météo dynamique et les variations saisonnières ajoutent une profondeur visuelle impressionnante avec des paysages enneigés transformant radicalement l’expérience de jeu, et des paysages sous la pluie qui prennent vie sous les pas des protagonistes. Chaque lieu visité semble vivant, animé par une faune et une flore crédibles, ainsi que par une population réagissant aux événements du jeu. La végétation dense est balayée par le vent, les feuilles tombent en automne, et les paysages enneigés transforment radicalement l’expérience de jeu. La gestion des reflets de l’eau est particulièrement impressionnante, avec des lacs miroitants et des flaques réagissant aux moindres perturbations, renforçant l’immersion et la beauté de chaque scène.

Le respect historique est également une priorité dans Assassin’s Creed Shadows, non seulement au niveau des monuments et des décors, mais aussi dans des détails plus subtils. Le jeu inclut des éléments historiques précis, comme le uguisubari, un plancher « rossignol » traditionnel japonais qui émet un son distinct lorsqu’on marche dessus, servant d’alerte contre les intrus. Ce genre de détail, quasiment invisible pour la plupart des joueurs, montre la volonté d’Ubisoft de rendre le Japon féodal aussi fidèle que possible à sa réalité. Pour moi, c’est l’Assassin’s Creed le plus légitime avec la trilogie d’Ezio tant on sent bien que le jeu a été documenté. Je ne comprends vraiment pas la polémique qu’il y a pu avoir avec ce jeu avant sa sortie car même s’il y a des erreurs, on sent bien qu’un effort nettement plus important a été fourni sur ce titre. C’est d’autant plus admirable que c’est de la part d’un développeurs occidental.

Le jeu propose une nouveauté majeure en permettant d’incarner deux protagonistes aux styles distincts : Naoe, une kunoichi agile et furtive, et Yasuke, un puissant samouraï à la force brute. Ce duo offre une approche variée des situations et permet d’adapter son style selon les circonstances, que l’on privilégie l’infiltration discrète ou l’affrontement frontal. Naoe peut escalader avec agilité, se faufiler dans l’ombre et exécuter des assassinats aériens spectaculaires, tandis que Yasuke privilégie des combats brutaux où chaque coup porté résonne avec puissance.

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Si la recette Assassin’s Creed est toujours présente, cet opus introduit plusieurs améliorations notables. L’identité de la série évolue sans la trahir. Les combats sont plus dynamiques, pêchus et agréables à jouer, avec un système affiné qui renforce l’impact des affrontements. Chaque coup porté, chaque esquive et chaque parade offrent des sensations plus précises et viscérales, rendant les duels particulièrement intenses. Les adversaires réagissent avec plus de réalisme, adoptant des stratégies variées selon leur rang et leur équipement. Ce réalisme, cependant, souffre parfois de la caméra capricieuse qui peut nuire à la lisibilité de l’action, surtout pendant les moments les plus intenses.

Le scénario se démarque par sa qualité d’écriture. Sans prétendre être une œuvre cinématographique d’auteur, il propose une aventure palpitante, pleine de rebondissements et de moments forts. L’approche des assassinats est également revisitée : parfois, le joueur ne porte pas directement le coup fatal, mais l’élimination de la cible est intégrée à la narration en fonction des choix effectués. Il est aussi possible de pardonner et d’épargner sa cible. Cette approche scénarisée renforce l’implication et donne plus de poids aux décisions prises. Certaines séquences sont dignes d’un thriller, où l’espionnage et la manipulation jouent un rôle clé.

En revanche, certains éléments peuvent paraître un peu répétitifs. On peut regretter des mécaniques qui semblent « copiées-collées » d’épisodes précédents, comme ces arbres spécifiques à certaines formes qui permettent de faire des synchronisations. Bien que ce soit un moyen efficace pour aider le joueur à se repérer dans le monde ouvert, leur omniprésence donne parfois l’impression d’une recette un peu trop réutilisée. Bien sûr, on comprend que ces éléments doivent faciliter la navigation dans un vaste environnement, mais leur présence exagérée devient un peu trop évidente. Cependant, il est important de souligner que l’ajout du grappin constitue une véritable innovation dans l’expérience de jeu. Ce nouvel outil permet d’aborder l’escalade de manière différente et devient essentiel, surtout quand il s’agit de gravir des structures comme les pagodes, dont les toits imposants auraient été difficiles à explorer sans lui. Grâce au grappin, l’exploration devient plus fluide, offrant de nouvelles possibilités pour se déplacer rapidement entre les différents niveaux des paysages vertigineux.

L’autre point notable du gameplay, c’est la gestion de l’infiltration. Les missions d’espionnage et d’élimination prennent une toute nouvelle dimension grâce à l’introduction de nouvelles mécaniques d’assassinats « à distance ». Naoe est capable de se déplacer de manière extrêmement agile, permettant une exploration plus verticale des environnements. L’escalade est fluide, et son style de combat privilégie les frappes rapides, les éliminations discrètes et l’utilisation des ombres pour surprendre les ennemis Ce côté « fantôme » du gameplay, où l’on navigue dans l’ombre et où la moindre erreur peut se révéler fatale, crée une tension palpable lors des missions discrètes. À l’inverse, Yasuke peut s’attaquer directement à ses ennemis avec des frappes puissantes et des enchaînements de combos impressionnants. La gestion des ressources, comme les munitions ou les potions, est également un aspect important du jeu. Ce contraste entre les deux personnages renforce la variété du gameplay et permet au joueur de choisir son approche en fonction de la situation. J’ai commencé à jouer énormément avec Naoe plus discrète et plus efficace dans les phases d’infiltration mais avec le temps, j’ai pu également profiter de l’efficacité des combats de Yasuke. Il y a vraiment deux manières de jouer. D’habitude ce sont de jolis discours où on explique au joueur qu’il peut aborder une situation de différentes manières. Mais là, cela se ressent vraiment.

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Les combats ont été, certes, améliorés mais ils doivent encore l’être. Les arts martiaux, c’est la quintessence de la précision. Et avec Assassin’s Creed, on y est pas encore même s’il faut reconnaître une très belle marge de progression énormément ressentie dans ce titre. Certains combats de boss sont en tous cas vraiment épiques.

Le son et la musique du jeu méritent également une mention spéciale. La bande-son, composée de mélodies japonaises traditionnelles, apporte une touche de sérénité et de mystère, contrastant parfois avec l’intensité des combats. Les bruitages, comme le souffle du vent dans les feuilles ou le cliquetis des sabres, renforcent l’atmosphère immersive du jeu. Le doublage, en particulier, est d’une grande qualité, et les voix japonaises des personnages principaux (ainsi que des figurants) ajoutent une authenticité qui plonge encore davantage le joueur dans cet univers.

J’ai enfin adoré dans Assassin’s Creed ce que je déteste d’habitude dans beaucoup de jeux, ce sont ces quêtes annexes en mode collectionnite aigue. Ici, il faut par exemple tuer les samourais d’un château afin de pouvoir piller les richesses du château et débloquer des équipements épiques. Mais surtout, il faut visiter des temples et effectuer des prières ou retrouver des lettres perdues. Ce sont des points que l’on peut repérer relativement facilement avec la gâchette mais surtout ils ne sont pas disséminés partout sur la carte mais répartis de manière locales dans les différents temples. On se retrouve presque à visiter ces lieux-dits comme si on visitait le lieu en mode solitaire et seulement muni d’un audiophone. Forcément, redécouvrir des lieux que j’ai bien connus a été une expérience absolument parfaite et le côté prière, au risque de passer pour quelqu’un d’un peu bigot, avait un côté pelerinage agréable et apaisant.

Malgré ces légers défauts, Assassin’s Creed Shadows demeure une aventure passionnante et immersive. L’attention portée aux détails historiques, le soin apporté à l’ambiance et la richesse du gameplay en font un titre incontournable pour les amateurs de la franchise et pour ceux fascinés par le Japon féodal. Ce nouvel opus parvient à renouveler la formule tout en conservant l’ADN de la série, offrant ainsi une expérience inoubliable. Les batailles sous la pluie, les infiltrations dans des temples éclairés par la lueur vacillante des lanternes, et les duels au sommet de pagodes ajoutent une touche cinématographique qui en fait l’un des volets les plus spectaculaires de la saga.

En conclusion, cet Assassin’s Creed marque une évolution majeure pour la saga. Avec un monde ouvert d’une richesse rare, des mécaniques affinées et une approche narrative captivante, il s’impose comme un des meilleurs épisodes de la série. La maîtrise du rythme et de l’écriture est totale. Le jeu qui s’ouvre en corolle témoigne de l’énorme travail des équipes d’Ubisoft. Je leur dis merci pour ce voyage au Japon!

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