The Last Of Us part I
Que The Last Of Us soit un jeu majeur, personne ne va dire le contraire. Ce chef d’oeuvre est sorti en fin de vie de la PS3 et le voici de retour, tout beau, bien peigné, retravaillé sur les bases du moteur de The Last Of Us part 2. Et il n’y a pas à sourciller un seul instant, le résultat dépote. Mais cela vaut-il le coup d’y rejouer. L’investissement est-il nécessaire?
Ce qui est certain, c’est que l’intro du jeu, pour ceux qui s’en rappellent, est sans doute une des intros les plus marquantes du jeu vidéo. C’est magnifique, poignant au 10ème degré et je dirais même inoubliable. La qualité narrative est de retour et nous emporte bien vite dans cet univers incroyablement travaillé. De fait, il est difficile d’en décoller, d’éteindre sa console. Le jeu nous happe. Il faut dire que la concurrence n’est pas vraiment folle. Des jeux vraiment beaux next-gen, on en a pas vu des tonnes en 2 ans sur cette génération et The Last Of Us arrive donc quelque peu comme une bouffée d’oxygène.
A qui s’adresse ce jeu? Aux passionnés de technique car la prestation est stellaire. Aux passionnés du premier opus car le jeu reste une référence. A ceux qui ne l’ont jamais fait parce qu’ils étaient trop jeunes ou distraits par d’autres jeux vidéo. C’est un must have. Clairement.
Sony aura beau un peu exagérer avec l’exploitation de cette licence qui s’est quand même offerte coups sur coupe une version PS3, une version PS4 et désormais une version PS5. 3 générations d’affilée donc mais encore plus que cela si on note que la version PS3 est sortie en fin de génération alors qu’on peut tout de même considérer que la PS5 est en début de vie, surtout avec le standby du covid. Ca, c’était pour la partie « faut bien râler un peu ».
Pour le reste, on se laisse emporté, charmé. Il faut dire aussi que la version PS4 était un remaster. La version PS5 est un « vrai » remake. Je mets des guillements car l’expérience technique est la seule qui a été renouvelée. On retrouve le gameplay original (qui a quand même un poil vieilli surtout après The Last Of Us part 2. L’authenticité est donc au rendez-vous mais faut-il accepter de payer un titre de la sorte pour 80 euros (avec le dlc Left Behind, il est vrai) alors qu’il ne s’agit pas vraiment au final d’un tout nouveau jeu. Certes, il a été refait, mais des économies ont certainement pu être faites à gauche et à droite ne fut-ce qu’en terme de scénario ou de level design. On prend des sous où on en trouve. Imaginez qu’on aurait pu éventuellement bénéficier des innovations du second opus? Eh bien non. Ici, rien. Nada. Le jeu est plus joli mais les énigmes, les stages, le déroulement de l’histoire, les dialogues. Rien n’a changé. Le jeu n’offre aucun nouveau point de vue au nom de l’authenticité (ou de l’économie?) Un nouveau point de vue aurait pourtant pu être très intéressant et aurait insufflé un vent de fraîcheur sur nos manettes. Mais pour le coup, en revanche, la réalisation est exceptionnelle. Si vous avez vraiment envie de donner de la next-gen à votre console, alors The Last Of Us part 1 est un choix très judicieux. En gros, vous jouez au même jeu mais avec le tout dernier moteur en date. Il faut dire que Naughty Dogs sait peaufiner son jeu jusqu’au moindre détail. Qu’il s’agisse de reflet, de plis dans les vêtements ou encore de salissures, on baigne dans un réalisme pointu. Dual Sense oblige, on notera que Naughty Dogs a tout de même su profité de cette feature afin de proposer un peu de retour haptique essentiellement lorsqu’on manipule les armes.
A côté de ça, le jeu reste absolument génial, un chef d’oeuvre, un incontournable, tout ce que vous voudrez! La qualité de l’écriture de Naughty Dogs est grandiose et je pèse mes mots. Les personnages sont attachants, ont un passif, une histoire, et nous emmènent dans leur monde plein de désolation. Ce monde est pesant, il a rendu les armes, la nature a repris ses droits, et l’homme joue le tout pour le tout pour sa survie.
Le jeu s’inspire en partie de Resident Evil en pronant un armement limité afin de mette en évidence la vulnérabilité des personnages et donc du joueur qui devra gérer moultes situations périlleuses en la jouant finement. Profitant de cette fébrilité, le jeu n’hésitera pas à vous choque (tout comme dans sa suite d’ailleurs). Le timing de sortie peut étonner, en tous cas pour ceux qui n’ont jamais joué qu’à sa suite mais cela reste digérable. On peut très bien y jouer après coup et faire comme s’il s’agissait d’une préquelle.