Call Of Duty : Modern Warfare 3
Dans la vie, tout est question d’expectation. Alors forcément, quand on nous bourrine le crâne toute la journée que cette année le mode campagne de Call oF Duty est très court, on s’attend à une catastrophe que l’on va boucher en moins de deux heures. Fort heureusement, ce n’est pas le cas même si le jeu se termine un peu en eau de boudin, qu’il y a un sentiment de pas assez, qu’on est surpris de voir jaillir le générique de fin. C’est inattendu mais au final, les développeurs ont décidé de ponctuer le jeu différement et cela peut en étonner certains. Non, je ne vais pas vous spoiler. La seule chose que je peux vous dire c’est que la campagne est courte, mais j’ai envie de dire, aussi courte que d’habitude. Le challenge est en tous cas au rendez-vous et les phases font moins couloir que d’habitude. Pour ma part, je n’ai en tous cas pas été choqué par la longueur proposée qui est d’environ 7 heures. J’ai l’impression que ça a un peu toujours été le cas avec Call Of Duty.
Ce qui m’a plus ennuyé, c’est l’absence d’effet « waouw ». Certes, le jeu est beau, mais il n’est pas splendide. Qu’on aime ou pas Call Of Duty, on s’attend quand même chaque année à une claque visuelle et pas des moindres, que ce soit en terme de modélisation, de script, d’effets de lumière. Encore une fois, le jeu est propre mais pour un Call Of Duty, il n’impressionne pas, il ne pose pas de nouvelles bases techniques. Alors, certes, cela fait déjà plusieurs Call Of Duty qui sont sortis sur Xbox Series et PS5 et je ne suis peut-être plus aussi ébahi. Est-on déjà arrivé aux derniers retranchements de ces consoles? Je pense que la réflexion va plus loin que cela, il y a vraiment tout le côté direction artistique et inspiration qui est à remettre en cause. Certaines missions sont néanmoins épiques. Je pense par exemple à l’assaut du repère d’un méchant, ce qui donne un petit aspect James Bond pas déplaisant et en tous cas plus éloigné des sempiternelles missions de guerre que l’on connaît. Le jeu propose en tous cas quelques idées de gameplay pour apporter un peu de variété mais rien de vraiment inédit. Après tout, c’est un remake.
Je ne veux pas me transformer en défenseur de la veuve et de l’orphelin, mais assurément, Call Of Duty a subi une certaine campagne de bashing. Certes, ce n’est pas le meilleur opus de la série, il est même plutôt cette année en retrait, mais de là à se chopper des 3 ou des 4 sur 10, il y a quand même une limite que je ne franchirai pas car le jeu reste plus qu’honnête même si, forcément, il déçoit. Certains journalistes iront même jusqu’à parler de DLC. Ok. Mais alors un gros DLC de la taille d’un jeu alors… Je veux bien croire que le temps de production de ce Call Of Duty a été plus court et qu’Activision prend un risque d’écorner sa marque en ne fournissant pas aux joueurs un titre d’exception même si ces derniers ne semblent pas trop choqués par le résultat si on observe les chiffres de vente. Espérons du coup que cela ne va pas encourager Activision d’aller dans ce sens car on peut sans doute pardonner un faux pas tant que cela ne devient pas une tendance.
Même l’écriture est assez décousue. On parcourt pas mal de missions qui ne sont que des prétextes à nous faire voyager dans le monde, à la recherche du célèbre méchant Makarov que les joueurs de Call Of Duty ont déjà certainement pu croiser. Il y a en tous cas de grandes chances que ce mode campagne soit bien vite oublié par la communauté. Ce à quoi, beaucoup répondront que Call Of Duty c’est plus pour jouer en multi. Correct, mais n’allez pas croire que personne n’est intéressé par une expérience solo dans un Call Of Duty. Je connais d’innombrables cas, et j’en fais moi-même partie.
Côté multijoueur, le jeu sent la récupération à plein nez puisqu’on retrouve plein d’anciennes cartes qui n’ont pas pour autant perdu leur aura au passage mais là aussi, ça sent l’entre-deux (guerre): on est bien sur un Call Of Duty de remplissage qui apporte quand même quelques petites adaptations dans les décors mais aussi du côté des modes de jeu assez intéressants. Le mode multi ne vous décevra donc sans doute pas mais ici aussi, on sent que l’effort est limité au minimum syndical.
Entre sa campagne peu inspirée et son multi qui repompe d’anciennes recettes qui ont déjà fait leurs preuves, Call Of Duty 3 reste un bon choix si vous n’avez pas les anciens opus. Dans le cas contraire, à vous devoir si vous ne pouvez vous passer de votre dose de Call Of Duty annuelle ou pas. A noter quand même le retour du mode Zombie qui manque peut-être à certains et qui est plutôt réussi. Il se déroule dans un monde plus ouvert (un peu comme ça a été la tendance cette année pour la campagne) et pourra sans doute intéresser certains d’entre vous.
Donc non, pas de scandale à l’horizon avec ce Call Of Duty en tous cas, il n’est pas à la hauteur de ses prédécesseurs mais cela n’en fait pas un mauvais titre pour autant. La sortie s’est clairement fait dans la précipitation, ça manque de polish et de fraîcheur. Il y a beaucoup de récupération et la nouveauté n’est pas si haletante que ça.