The Dark Pictures Anthology : The Devil In Me
Après un démarrage poussif ô combien piégeur digne d’une série Z mettant en scène le meurtre de 2 jeunes mariés se rendant à l’exposition universelle de Chicago, le jeu a su se repositionner dans un monde moderne pour abandonner un doublage désolant digne des plus grands nanards malgré une thématique du film d’angoisse rondement menée. C’est ainsi que The Devil In Me s’est offert une fort belle mise-en-bouche et un écriture bien aboutie alors que tout semblait si mal commencer car tout sonnait vraiment faux.
En terme d’écriture, l’histoire est très convaincante car elle se ratache moins au surnaturel que les trois autres opus de la série. D’un point de vue technique, le jeu connaît quelques déboires auxquels Supermassive Games nous a malheureusement habitué comme un affichage tardif des textures (mais ça va, cela n’arrive pas si souvent que cela) et une synchronisation labiale pas toujours à la hauteur. Enfin, la piste sonore dérape parfois en nous servant une ligne de dialogue en anglais alors que le français a été choisi. Ca m’apprendra, j’aurais du lancer le titre en VO.
Le jeu soufre aussi de quelques bugs de collision et d’un système contextuel assez boiteux mais pour le reste, on se retrouve avec des mécaniques de jeu assez simples, des QTE et des choix qui engendreront des branchements scénaristiques comme Supermassive Games nous a habitué de nous servir dans The Dark Pictures. Je suis assez fan de ce type de jeu qui abandonne le gameplay au profit du scénario. On peut y jouer quand on est fatigué, pas trop concentré, tout en profitant d’une belle histoire. On est à mi-chemin entre le jeu vidéo et le film interactif. J’ai pour ma part adoré cet épisode bien flippant qui utilise pas mal de jump scare et propose les ingrédients classiques du genre. Une équipe de tournage se retrouve isolée sur une île, dans un manoir rempli de gadgets et de pièges. Comme je suis fan de Night Trap, j’avoue avoir été comblé de retrouver quelques similitudes avec le jeu de Digital Pictures. Le manoir de l’île regorge en effet de gadgets et autres pièges. Vous serez traqué par un tueur en série machiavélique et je peux vous assurer que le trouillomètre ne sera pas loin de zéro.
S’il y a encore des choses à redire en terme d’écriture, la maîtrise de la mise-en-scène parvient à mettre l’histoire en valeur tout en procurant pas mal d’émotions au joueur. Un gameplay proposant un peu plus d’implication permettrait d’augmenter encore ce ressenti car il est vrai que si les QTE sont habilement menés tout en restant basique, les phases de respiration qui demandent au joueur de tapoter en rythme sont trop simplistes et ne proposent pas un regain de tension. Cependant, le titre est glauque à souhait avec ses mannequins abîmés en fibre de verre et son tueur iconique. C’est pour le moment le meilleur épisode de la série Dark Pictures : l’épisode de la maturité qui clôture la première saison.